Bienvenue à Paris

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1024px-Paris_Metro_SignCe mercredi 14 mai marque la reprise de mes allers et retours après quelques jours pluvieux de congés. Côté TGV, pas grand-chose de nouveau à raconter. J’ai dormi comme un bébé. Les choses s’emballent à Paris où je dois emprunter deux RER (ou le Métro) pour rejoindre mon lieu de travail dans le sud de la capitale.

Les quarante-cinq minutes les plus intenses de mon trajet quotidien et dont je me passerais bien.

Autant je dois avouer éprouver un certain plaisir à voyager dans le TGV autant je déteste les transports en commun parisiens. Et aujourd’hui, je serai servi :

Je viens à peine de descendre dans le ventre de la bête qu’un type m’aborde.

Hey Brother, t’as pas une pièce ou deux ?

Je fouille dans mes poches

Je lui tends un euro et quelques pièces jaunes… Il profite de l’occasion pour me mettre en garde contre les dentistes qui poussent leurs clients à se brosser les dents pour les faire venir dans leurs cabinets plus souvent. Sa théorie étant que le brossage trois fois par jour fragilise les dents…

Cinq ou six « espèce de connard » ou « connard tu peux pas faire attention » et d’autres noms d’oiseaux locaux, j’arrive à m’introduire dans le RER A bondé. Un ventre dans le dos, un juif hassidique brun sur ma droite, un juif hassidique barbu roux sur ma gauche, un décolleté plongeant sous le nez avec, tatoué sur le sein droit « Mater oui, toucher non », je prends mon mal en patience. En arrivant à Chatelet, la jeune fille tartinée de fond de teint, éternue sans arriver à mettre, à temps, sa main devant sa bouche.
Les portes s’ouvrent. La foule pousse.

« Pousse toi gros tas… ».

Je me retourne, une femme d’une quarantaine d’années, au visage émacié, empestant l’alcool me lance un regard meurtrier.

Je prends la direction du RER B, une cinquantaine de mètres de bousculades et regards de travers. Je croise des agents de la RATP qui vaquent à leurs occupations indifférents, des militaires en patrouille Vigipirate, des marginaux et des gens de toutes les nationalités imaginables.

Coup de frein devant l’escalator. Une petite dame aux cheveux frisés, vient de plonger la tête la première. Elle descend sur le ventre en battant des pieds et des bras comme à la piscine. Un jeune homme se précipite, l’aide à se relever. Un autre les bouscule en râlant qu’il va « louper » son train…

Je m’engouffre dans les RER B, lui aussi plein à craquer.

Cité Universitaire, comité d’accueil de la RATP. Depuis la mort d’une vieille dame, poussée sur le quai par un resquilleur qui venait de sauter par-dessus les portiques, les contrôleurs contrôlent et verbalisent. Cela me fait penser aux ralentisseurs que l’on met sur les routes après tant d’accidents…

L’escalator est en panne, pour gagner la sortie, on doit emprunter un escalier étroit et le partager avec ceux qui descendent. Partager un mot qui visiblement n’a plus aucun sens… C’est le plus culotté qui passe…

Devant la gare, il faut slalomer entre les distributeurs de tracts et journaux gratuits. Une dizaine de minutes de marche à travers le parc de la Cité Universitaire. Des étudiants chinois, sud-américains, des joggers, des promeneurs… des fleurs, des éboueurs. Respiration… La passerelle au-dessus du périphérique. Comme le RER, il est saturé. Une ambulance tente de se frayer un passage, suivie de près par un essaim de motos et scooters… On en prend plein les oreilles et les poumons.
Une centaine de mètres à parcourir. A mi-chemin, je croise un type devant un camion qui m’offre un café, je crois qu’il s’agit d’une arnaque. Je lui dis que je n’ai pas le temps. Il m’offre un jeu de cartes « pour jouer avec mes collègues ». Je connais rien aux cartes, et j’aime pas. Mais j’aurais bien bu un bon café. Trop tard. Une campagne de la chambre de commerce de la Mayenne.

J’arrive au siège de mon entreprise. Des collègues me saluent, plaisantent.

Je m’installe. Ma responsable hiérarchique m’interpelle : « Manu… Mais que fais-tu ici aujourd’hui ? Sur mon planning tu es en congé jusqu’à demain… »

Ce sera la plaisanterie du jour…

Gros con prend le train

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impolitesse-journalisteIl y a des gens que vous souhaiteriez ne jamais croiser. En particulier de bon matin. Celui  qui remonte le couloir sans se soucier de personne, le ventre en avant, la lippe dédaigneuse, la veste sur le bras, est un spécimen de choix. Un con de toute beauté, la cinquantaine, la cravate immonde, les  chaussettes roses. Un habitué de cette ligne, qui voyage toujours  léger, sans ordinateur portable, tablette ou sac.

Il arrive à ma hauteur ( je suis installé au fond de la voiture 8, dans l’espace carré). Les quatre places à ma droite sont vides. Pas pour longtemps. Il déplie la tablette brutalement, y balance son magazine (Valeurs Actuelles) qui claque en atterrissant, sa pochette où se trouvent sa carte d’abonnement.

Il accroche sa veste sur le dossier, après l’avoir vigoureusement  secouée et débarrassée des pellicules accumulées sur le col et les épaules. Il s’écrase en grognant sur  son siège. La petite poubelle le dérange lorsqu’il étend ses jambes, il l’ouvre et la referme en râlant, tente de l’arracher. Pendant quelques minutes, dansant d’une fesse sur l’autre, il baisse, remonte les accoudoirs, avant d’incliner son siège.

Un jeune homme cherchant une place, lui demande timidement si celles qui sont en face de lui sont occupées, il répond par l’affirmative, comme s’il s’agissait d’une évidence…

Satisfait de lui, il remonte ses lunette de l’index et ferme les yeux en souriant.

Le train prend de la vitesse.

J’essaie de dormir mais les ronflements de mon voisin ponctués de grognements et de mâchonnements me tapent sur le système. Chaque fois que je ferme les yeux, je vois sa tête ronde et dégarnie, l’entraîner tantôt en avant tantôt à droite ou à gauche au grès des secousses avec cet air qui semble dire : Je vis ma vie et je vous emmerde !

 

 

A la SNCF on chouchoute ses clients

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cartes fideliteJe préfère en parler aujourd’hui pendant que je suis en possession de toutes mes capacités émotionnelles. Dans quelques jours, en effet, ma vie va changer. Radicalement. Je dois obtenir le statut de Grand Voyageur Le Club. Le nec plus ultra de la carte de fidélité SNCF.

Certes, il me faudra attendre encore quelques semaines avant d’avoir la dite carte,  et jouir (le mot n’est pas trop fort!) des avantages insensés qu’elle me procurera. Je me vois  déjà la  glisser, non sans une certaine émotion, à la place de la carte grand voyageur plus… la présenter pour la première fois au contrôleur… ou aux charmantes hôtesses des salons.

Pour ceux qui n’ont pas le bonheur de prendre le train quotidiennement, cela peut sembler anecdotique. Ce n’est pas le cas, cette carte vous pose un homme ou une femme et elle vous  donne accès aux cafés gratuits dans les salons grands voyageurs, lorsqu’ils existent.

Un privilège qu’il faut mériter (ce qui fait sa qualité et son charme). Il m’aura fallu dépenser la bagatelle de 7661 euros pour accéder au statut. Avec l’objectif chaque année de le conserver en dépensant un minimum de 3500 euros.

Il serait mesquin de ne pas préciser que je gagne également le droit (sous certaines conditions) d’accéder au train suivant… Elle est pas belle la vie?

Chéri et mon cœur prennent le train

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a-la-gare-4112825ukjtj_1907Chéri ?

Oui mon cœur, répond l’homme sans cesser de lire son journal.

Tu m’aimes?

Oui mon coeur. C’est quoi cette question? Il l’embrasse sur la joue et se replonge dans son article.

Chéri ?

Oui, mon coeur?

Tu fais quoi ?

Je lis.

Merci ! J’avais vu. Mais tu lis quoi ?

Un article sur la reprise économique…

Passionnant.  Chéri ?

Oui mon cœur ?

J’ai faim. Pas toi ?

Pas encore.  Mais ne m’attend pas…

J’ai pas envie de manger seule. (Moue boudeuse)

Tout le monde mange dans ce train… répond l’homme en souriant discrètement à une jeune fille qui en l’espace de quinze minutes fait son troisième aller et retour aux toilettes…

Chéri ?

Oui mon cœur?

Tu sais quoi ? Tu es trop drôle, dit  la femme en insistant lourdement  sur le « trop »…  Elle sort un petit livre de poche de son sac à main. Lit la 4e de couverture. Puis l’ouvre. Sourit.
connasse parfaiteTu lis quoi mon cœur ?

La femme parfaite est une connasse !…

Moins fort on nous entend…

Quelques minutes s’écoulent. Toi tu n’es pas une connasse.

Je ne suis pas parfaite. J’ai de trop petits seins. Pas comme la tassepé qui n’arrête pas de passer et que  tu n’arrêtes pas de reluquer. T’as pas honte ? Elle doit avoir l’âge de ta fille et certainement un problème urinaire…

Je vois pas de qui tu parles… chuchote-t-il, les joues écarlates. Parle moins fort, on n’est pas seuls.

Toi, arrête de me prendre pour une cruche. Elle se remet à lire.

Mon cœur ?…

(pas de réponse)

Mon cœur ?

Oui chéri ? (ton agacé) Tu vois pas?  Je lis.

J’ai faim.

J’aime beaucoup ce que vous écrivez, mais…

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Chroniquesdurail ?

Oui

Bonjour. J’aime beaucoup ce que vous écrivez. Je vous lis tous les jours.

Merci!

J’ai été ému par  la lettre à Mémé, le récit de votre voyage avec des exposants du Salon de l’Agriculture m’a fait beaucoup rire. J’écoute les musiciens dont vous parlez, je lis les livres que vous chroniquez…

Une partie de mon cerveau dit encore, une autre arrêtez ce n’est pas raisonnable…

Mais, si je peux me permettre, je trouve que parfois vous tournez en rond. Arrêtez de nous parler ce votre abonnement annuel, des retards qui vous  font gagner des poins monnaie. Il n’y a pas longtemps, vous avez même fait de la publicité à la SNCF. Comment envisagez-vous la suite ? Evitez de trop parler de vous. Il y a assez de blogs nombrilistes, réservez vos états d’âmes à vos publications Facebook

Ma tête dit oui

Vous qui aimez le polar, les romans noirs, pourquoi ne faites-vous pas des chroniques à énigmes. Il faut penser à muscler vos chroniques avec de la violence, du sexe. Il vous faut un personnage récurrent,  un tueur en série ou un terroriste…

Une légère pression sur mon avant-bras. J’ouvre les yeux, essuie discrètement un filet de bave au coin de ma bouche. Je masse mes cervicales engourdies, je tente  d’étendre mes jambes  aussitôt découragé par les regard de l’un des deux types joufflus qui me font face. Tiens, le colza est en fleur.

Lettre à mémé

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orthographeChère mémé (1)

Je doute que cette « lettre » te parvienne là où tu te trouves (2). Mais je tenais à t’informer que j’ai  sauté le pas. J’ai osé. Je tiens un BLOG depuis quelques mois. Un blog, ma mémé, c’est une sorte de journal intime mais public que tu postes sur Internet.

Internet c’est… un vaste réseau virtuel…

Je ne sais pas pourquoi j’essaie de t’expliquer ce qu’est un BLOG, internet ou je ne sais quoi, puis que la seule question qui te brûle les lèvres c’est  : « mais qui corrige tes fautes ? » Cette même question que tu me l’a pausé lorsque je t’ai annoncé que j’étais devenu journaliste.  Je vois encore ce regard plein d’inquiétude, tes grands yeux bleus incrédules. (3)

Je me souviens que ce jour-là, de cette carte postale envoyée du Canada quelques années plus tôt, en 1971. Nous y passions l’été avec mon père. Une superbe vue du lac Louise près de Banff en Alberta, avec son hôtel néo-victorien et les Rocheuses en arrière-plan.

A mon retour en France, un dimanche, j’étais allé te rendre visite avec ton fils et ma mère.

Sans vouloir te faire de peine, mémé, je crois que c’est la première fois que je venais te voir  de bon cœur, pressé de voir l’effet que cette petite carte avait eu sur toi. Il faut avouer que tu n’étais pas vraiment du genre chaleureuse et que les visites se résumaient souvent à une litanie de reproches adressées à ton fils qui, selon toi ne nous élevait pas dans les normes.

Si mes souvenirs ne me trahissent pas, je crois que ce jour-là, je n’ai même pas eu l’occasion de  te faire la bise. Tu m’as tendu avec un mépris glaçant, la fameuse carte portale couverte de ratures rouges nerveuses en me disant :« faire autant de fautes à ton âge est une honte! »

Depuis ce jour, je n’ai jamais plus réussi à envoyer une carte postale.

J’en ai rédigé des dizaines qui ont toutes été détruites.

Alors  tu vois, mémé, avec ce blog, je rattrape le temps perdu, chaque « post » (c’est comme cela que l’on dit) est comme une  carte postale racontant, à qui veut bien les lire, mes péripéties ferroviaires quotidiennes.

Les fautes, je leur donne la chasse, mais parfois le chasseur fatigué, étourdi, ignorant ou trop occupé à chasser, ne vois pas la petite coquille bien dodue, la virgule malade, l’article amputé, l’accord hasardeux, qui se fondent dans le paysage.

Si, à tout hasard, tu croises un de mes textes et une
faute, je ne t ‘en voudrai pas de me l’indiquer… Je te promets de la corriger aussitôt.

Je t’embrasse

(1)Je déteste ce mot que je trouve idiot, méprisant, mais lorsque nous étions petit c’était la seule manière de faire la distinction entre notre grand-mère maternelle et paternelle.

(2)Ma grand-mère est morte en 1998.  Incinérée ses cendres fertilisent le tombe de son fils (mon père) parti un an avant elle.

(3)Il faut dire que pour ma grand-mère, une ancienne institutrice de campagne, à la réputation de peau de vache, on ne badine pas avec l’orthographe.

 

 

 

Voyage en terre indienne

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Dans le train, lorsque je ferme les yeux bercé par le roulis du TGV, il m’arrive souvent de repenser à toutes ces personnes rencontrées  sur la route lors de reportages ou de longs séjours à l’étranger.

Une prune ? C’est pas grave, je ne les paie jamais

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amende-sncfExiste-t-il des trains sans resquilleur ? Depuis que je fais les allers et retours, je n’ai pas fait un seul trajet sans que des usagers se fassent verbaliser pour absence de titre de transport.

Il y a quelques jours, une jeune fille vient s’asseoir à côté de moi.  Elle est accompagnée de sa petite sœur et de sa mère à qui elle demande d’aller se placer un peu plus loin… Pendant plus de vingt minutes, elle va parler, au téléphone, de l’organisation de  son mariage à venir. Des invités à prévenir, des traiteurs, de la salle à louer…

Lorsque le contrôleur passe, elle joue de la prunelle, minaude, lui explique qu’elle était  « à la bourre » ce matin et qu’elle a oublié son billet sur la table de la cuisine.

Ce n’est pas grave, lui répond-t-il imperturbable. Donnez-moi votre nom. S’il y a un billet, je le retrouverai.

Il ne retrouve rien. Elle fait comme si elle ne comprenait pas.  Prend un air affligé.

Je suis obligé de vous refaire un billet.  Vous avez une carte de  réduction ?

Non

Cela fera 80€. Une carte de crédit ?

244574_des-billets-sncfElle fouille dans son portefeuille.  Lui tend une carte.

Dix minutes plus tard.

Le paiement est refusé. Cela fera 128 €.  Désolé. Vous avez une pièce d’identité…

Elle lui tend une carte de fidélité à une salle de sport.

C’est tout ce que vous avez ?

Oui.

Dix minutes plus tard, il lui tend un ticket et lui explique comment et quand régler, les sanctions en cas de non règlement, les recours…. Il poursuit ensuite sa route après l’avoir souhaité une bonne journée.

Outre la sœur et la mère de ma voisine, il verbalisera encore deux autres personnes dans la même voiture.

Eh chéri tu sais quoi ? demande ma voisine au téléphone.  Elle rit. j’ai pris une prune.  Elle rit  à nouveau. Silence. 128 €. T’inquiète, chéri, j’en ai jamais payé une seule.

Qui sont les fraudeurs à la SNCF?

Pour la compagnie ferroviaire, il n’y a pas de profil type, mais de nombreux cas de figure: des gens frappés durement par la crise, des jeunes gagnés par « la culture de gratuité » ambiante, des cadres. Mais, au final, une addition salée: quelque 300 millions d’euros de manque à gagner par an, avec, en outre, une partie des amendes non recouvrées.

Les types de fraude les plus courants sont la non-présentation de titre de transport, le billet ne correspondant pas au trajet, le non-compostage et, pour la SNCF seulement, les fraudes au moyen de paiement lors de l’achat du billet (chèques volés, notamment).

fraude 2013_tcm21-92420La SNCF aimerait que les pouvoirs publics lui donnent la possibilité d’obtenir l’adresse du domicile réel des contrevenants, le défaut d’adresse expliquant nombre de non-paiements…

Cette année, la compagnie entend communiquer sur ce que risquent les fraudeurs à répétition avec la loi sur le « délit de fraude d’habitude » qui prévoit un emprisonnement possible au bout de dix amendes dans les douze derniers mois.

Les contrôleurs pourraient également avoir la possibilité de proposer une sorte de transaction vertueuse à certains fraudeurs qui semblent de bonne foi: acheter un abonnement dont le prix serait diminué du montant de l’amende… Une pratique habituelle dans les réseaux de sa filiale de transports urbains Keolis. « Nous obtenons un taux d’acceptation de près de 30 % », indiquait il y quelques mois Jean-Pierre Farandou, président du groupe Keolis.

Un mec nommé Hugo

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lucrèce bonUn dimanche soir ordinaire à bord du Paris-Belfort de 19 h 23. Une jeune fille brune et sa mère rentrent de week-end.

La maman demande :

Tu n’as rien oublié chez ton père ?

Non… Et c’est pas grave, j’y retourne dans quinze jours…. Oh merde…

Quoi ?

Mon livre… J’avais un bouquin à lire pour demain.

Bravo. Et tu vas faire comment ?

T’inquiète je l’ai avec moi. Je m’y colle…

Elle sort un livre froissé et corné de son sac à main.

C’est quoi ?

Lucrèce Borgia de Victor Hugo… Eh maman tu sais quoi ? Lucrèce c’est une meuf. Putain je croyais que c’était un homme…  Et tu sais quoi le mec, il a écrit cette pièce en quinze jours… T’y crois toi ?  Trop fort.

SNCF : à nous de vous faire détester le train…. (suite)

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-Lundi 10 mars.  A 6 h 01, ce matin, le train était à l’heure. Le ciel étoilé. A paris, deux heure trente plus tard,  le temps magnifique. Ça sent le printemps. Les zoziaux pépient gaiement. Dans les rues, des joggers joggent, des cyclistes pédalent, les automobilistes patientent.

Un temps  idéal pour aller payer mon loyer mensuel à la SNCF. 721 €, charges non comprises. La SNCF étant un « bailleur moderne », je suis à chaque fois  obligé de me déplacer et de faire la queue pour m’acquitter de mon dû.

Payer son dû

J’ai toutefois comme un nœud à l’estomac  ce matin. Un envie de dire à mon bailleur tout le bien que je pense de sa façon de traiter ses locataires. Si j’ai un contrat de trois ans avec de nombreuses obligations, la sienne se borne visiblement à me transporter d’un point à un autre. Mon confort, et celui des autres locataires n’a visiblement aucune importance.

Preuve en est ce retour du dimanche  9 mars,  à bord du TGV 6707 de 19 h23. L’un des voyages les plus pénibles qu’il m’ait été amené à vivre en bientôt  neuf mois d’allers et retours.

Retour de vacances

Pour la zone B, c’est le retour des vacances de février.  Le train s’annonce bondé. Lorsque j’arrive à la gare de Lyon après une journée de travail,  je constate que des centaines de  voyageurs attendent  que le numéro de quai s’affiche.  Des familles avec enfants, beaucoup de militaires de retour de permission et des touristes.

Ils devront patienter jusqu’à 19 H 10 avant de devoir  se précipiter vers le quai  C.  Où il leur  est annoncé par des agents de quai débordés que le train est en placement libre « après changement de matériel ». Précisant que les voyageurs doivent toutefois respecter leur classe de confort.  En  résumé libre de vous placer où vous pouvez  mais pas en première classe.

Comme un air de transhumance, les alpages en moins

La pagaille est à la hauteur de la surprise.  A quai, les contrôleurs, poussent les usagers à monter au plus vite dans le train comme des bergers aiguillonnent du bétail lors d’une transhumance.  A peine sont-ils à bord que les portes se referment.

Le convoi met en route malmenant ceux et celles encore nombreux dans les couloirs  à chercher une place.

« Ma » voiture déborde. Des touristes chinois animent bruyamment la deuxième partie de la voiture. Je ne sais pas ce dont ils parlent mais cela à l’air drôle à hurler de rire.

De mon côté, la perspective de passer un mauvais moment se profile sous la forme d’un petit garçon  aux cheveux frisés blonds de 5 ou 6 ans. Le débit de ses paroles, ses gestes précipités et son hyper activité ne laissent  rien présager de bon. Il de cesse de remuer dans tous les sens et de s’échapper rattrapé de justesse par la malheureuse qui l’accompagne.

Au départ , je pense que cette femme est sa mère et qu’elle n’a décidément aucune autorité sur lui. Mais lorsqu’elle tente la fermeté avec le petit diable, il la menace de dire à sa mère qu’elle  l’a frappé.

J’aime pas le tchou tchou

Pour faire court et ne pas accabler cette pauvre dame, que le petit diable surnomme « mémé », plus le temps passe plus la tension va monter et plus le petit diable se déchaîne :  coups de poings, de pieds, de tête, insultes, hurlements, menaces, gifles, noms d’oiseaux, placages hauts, bas … vont se succéder, ponctués par des pleurs  et des rires, des « je suis fatigué, je veux parler à ma maman, j’aime pas le tchou tchou et on arrive quand ? ».

Mémé encaisse. Alterne tendresse et fermeté, chantage. Le diablotin à sa réponse à toutes les situations…

 Au bout d’une heure à ce régime, seuls les touristes chinois semblent ne pas faire attention à ce qui se passe à la place 16.  Pour ce qui est  des autres passagers, le petit diable  finit par cristalliser toute l’attention. Chacun a «sa » solution au « problème ». De la plus radicale à la plus  douce et humaine.

J’avoue ne pas savoir quoi penser et encore moins quoi faire. Mais je me dis que si la SNCF avait  laissé  gens monter dans  tout le train au lieu d’en concentrer un maximum  dans un minimum d’espace, laissant  8 voitures vides en tête, la situation aurait peut-être été moins tendue et pénible

SNCF : à nous de vous faire  détester le train….