Mighty Mo Rodgers, un bluesman engagé

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Mighty Mo Rodgers, auteur, compositeur, producteur de blues est un artiste que j’adore écouter lors de mes trajets. La musique, de cet ex- lutteur devenu universitaire, puis professeur de philosophie dans les quartiers défavorisés de Los Angeles et pianiste, m’apaise. Il pratique un « rhythm & blues » roboratif où la batterie est très présente. Avec de l’humour et de l’émotion à revendre.

Provoquer pour faire réfléchir

L’homme aime également provoquer. Pas pour choquer mais pour faire réfléchir. Sur la pochette de l’un de ses anciens albums (celui avec lequel j’ai découvert cet artiste), Redneck blues, littéralement le « blues des ploucs », qui racontait en 17 titres l’histoire du blues de la guerre de Sécession à nos jours, il arborait un bandana aux couleurs du drapeau confédéré.

Selon cet ancien prof de philosophie des quartiers défavorisés de Los Angeles, né en 1942 dans les faubourgs ouvriers de Chicago, la mythologie du vieux sud ultra-conservateur raciste cache une évidence : « En Amérique, nous avons tous un peu de « redneck » en nous. Beaucoup de Noirs sont aussi réactionnaires que ces petits Blancs à la peau cramée par le soleil. Et pour cause, ils veulent eux aussi leur part du gâteau. »

L’Amérique est à un carrefour

S’inspirant de la tradition du blues, Mighty Mo Rodgers explique que l’Amérique est « à un carrefour ». Elle peut prendre la bonne voie comme la mauvaise. « Allons-nous choisir la voie de la paix, de la fraternité et du sacrifice ou celle de la haine, du narcissisme et de l’égoïsme ? »

Le blues, il en est convaincu, peut aider à choisir la bonne voie. En particulier les jeunes Noirs américains qui en sont les héritiers. C’est d’ailleurs en pensant à eux que Mighty Mo Rodgers avait entamé ce vaste projet de retracer l’histoire de ce genre musical.

« Le blues est notre art poétique majeur. Né du tragique de la diaspora africaine, il constitue le meilleur antidote au mal qu’il dénonce. Le meilleur remède contre le blues, c’est le blues. La muse du blues s’est révélée aux miens à l’heure la plus sombre de leur histoire. Elle leur a apporté la lumière, leur faisant comprendre que le Noir était quelqu’un et non pas quelque chose. »

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