Pas de train aujourd’hui. Ni demain. Ni après demain… Fin de semaine en mode repos. Balades avec les enfants qui terminent leurs congés d’été cette semaine, bricolage, sport (je plaisante!).
En théorie aucune obligation de se lever à 4 heures du matin pour aller prendre son TGV à Belfort ou Besançon…
Pourtant, à 4 h 25 je me réveille, paniqué,… Je suis en retard, la double alarme de mon téléphone n’a pas sonné… c’est foutu… faut que j’appel mon employeur pour lui dire que je n’ai pas réussi à me lever. La honte absolue.
Puis je me souviens que je ne bosse pas aujourd’hui. L’inquiétude retombe. Je me recouche. Moyennement soulagé et surtout avec un sentiment de culpabilité…
5 h 55. Je me réveille en sursaut… Mon TGV va entrer en gare dans quelques minutes et je suis encore dans mon lit, pas lavé, pas habillé et pas coiffé…
« Le TGV 6700 à destination de Paris Gare de Lyon partira de la voie 4. Avant de monter à Bord n’oubliez pas de composter ». Merci Simone. J’ai un forfait. Pas besoin de composter…
Je tente de me convaincre que je suis bien à ma place dans mon lit. En vain… 6 h, Simone insiste : « le TGV 6700 à destination de Paris gare de Lyon va entrer en gare, veuillez ne pas vous approcher de la bordure du quai… »
Là où je suis, je ne risque pas grand chose… Mais faut-il encore trouver dans quelle voiture monter. Sans mes lunettes qui sont dans mon sac, je n’arrive plus à lire… C’est l’âge. A 51 ans, la vue baisse…
J’hésite entre la voiture 8 aujourd’hui en tête du train et la 5 ?
Va pour la 5. Je remonte le train. Les quais sont humides et glissant.
Un peu en retrait, j’attends que les gens montent. Ils ont des vêtements sombres. Ils me font penser à des corbeaux. Simone prévient le départ est imminent. L’agent de quai, me fait signe… il semble désolé… Le l’employé du café où je prends mon double expreso à 1 euro 50 chaque matin, me regarde lui aussi en se demandant pourquoi, je ne me suis pas arrêté aujourd’hui…
Le gardien du parking me fait comprendre que ma voiture est garée sur l’emplacement réservé aux (personnes) handicapées et que je ne peux pas y rester sous peine d’aller chercher à la fourrière avec à la clé une grosse contravention…
Les portes du train se ferment, il démarre, un enfant aux cheveux bouclés me montre son biberon vide, en pleurant… La buée sur la vitre déforme et brouille son image.
Papa, papa… J’ouvre les yeux. Mon plus jeune fils est à cheval sur mon ventre. « Papa mon biberon. Je veux mon biberon. »