Dijon. 15 minutes de retard. « Un soucis d’aiguillage » nous annonce laconiquement l’agent de bord. Le quai est bondé. Des passagers qui attendent le train suivant.
Une petite dame toute sèche, aux yeux tristes s’arrête à mon niveau : « je crois nous avons un problème, vous êtes à ma place. »
Je vérifie si je suis bien à la bonne place sur mon téléphone portable. A 6 heures du matin, personne n’est à l’abris d’une erreur. Avec le sourire le plus aimable possible, je lui confirme que je suis à la bonne place. Je tente un : « êtes-vous sûr d’être dans la bonne rame ? »
Elle me tend son billet. Dijon-Lille. « Vous n’êtes pas dans le bon train madame. Celui-ci va à Paris. »
Elle ravale sa salive, tourne la tête, regarde les usagers encore sur le quai.
Elle semble catastrophée. Un monsieur tente de la rassurer « Au moins vous êtes dans la bonne direction. Votre cas aurait été plus embêtant su vous étiez montée dans le train pour Marseille. »
Une dame deux rangées de sièges plus loin : « Moi aussi, je suis dans votre cas. Il suffit d’aller reprendre un train pour Lille à la gare du nord. Si nous faisons route ensemble, nous finirons bien par arriver à destination. »