Confinés : petit voyage dans mes souvenirs

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Une fois la maison rangée ét réaménagée pour la 15e fois, la continuité pédagogique assurée, la balade réglementaire d’une heure effectuée, le pain cuit, la nouvelle recette de cuisine testée, la chronique du jour écrite, il ne me reste plus qu’à voyager dans mes souvenirs.

Le jour se lève. Le silence est tel que les aboiements des chiens du camp, pourtant à deux kilomètres du nôtre, semblent proches. Ceux de mon père se contentent de dresser nonchalamment les oreilles. Le temps est magnifique. Dans le ciel d’un bleu intense, les montagnes se détachent majestueusement à la lisière de la forêt. Arrivé sur place dans la nuit, je réalise en contemplant le paysage, combien tout cela me manquait. Voilà des années que je vis loin de cette vallée isolée des Rocheuses d’Alberta où j’ai passé ma jeunesse.

Les gens du camp attendent ta visite, dit mon père tout en nourrissant le feu de quartiers de bois bien secs, me ramenant à la réalité. Et à la raison pour laquelle je suis venu le rejoindre là où il vit depuis plus d’une dizaine d’années seul avec ses chiens.

Il y a quelques semaines, en effet, un appel d’un ami très proche m’a prévenu que la santé de mon père inquiétait les membres de cette communauté indienne. Qu’il fallait que je viennes. Il avait ajouté que le contexte marqué par de grosses pressions sur le camp de la part de compagnies forestières et pétrolières déterminées à exploiter les ressources natuelles au détriment des habitants n’arrangaient rien. « Ton père est têtu, il s’attaque à des gens puissants et prêts a tout pour le faire taire. Il faut que tu viennes pour lui faire entendre raison avant qu’il ne soit trop tard. Ses idées ne sont pas partagées par tout le monde. Il y a de gros enjeux financiers, des emplois, de l’argent facile… »

Il est 8 h 30, tu ferais bien d’y aller. Mon père revient à la ccharge tout en se mettant à scier du bois sec avec une régularité qui confine à l’obstination.  

Tu ne viens pas avec moi ? 

Non. Je préfère que tu y ailles seul. C’est toi qu’ils veullent voir. Je crois qu’ils en ont marre de m’entendre. Nos rapports se sont tendus ces deniers temps sourit-il. Je passe pour trop radical.

Une fois la soupe des chiens distribuée, le bois empilé, je me mets en route. La neige crisse sous mes bottes. Un couple de Wisky jack (geai gris) grassouillets m’accompagne, sautillant d’arbres en arbres. Ils cessent de me suivre à l’entrée du village. Ils attendront mon retour patiemment. 

La première maison, sur ma gauche, légèrement en retrait de la piste, est celle de Donald, le fils aîné de mon oncle Joe et chef du village. Tout est d’une propreté irréprochable. Donald, est certainement celui qui passe le plus de temps au camp. D’une jalousie maladive, il ne supporte pas qu’on regarde sa femme. Ici, il ne risque pas grand-chose. Personne n’oserait s’en approcher. Quatre de ses treize enfants jouent avec un scooter des neiges devant sa maison. Ils ne semblent pas faire attention à moi. Cela dit, je sais que dès que je serai passé, ils fonceront annoncer la nouvelle à leurs parents. Dans les dix minutes suivantes, tout le monde au camp sera au courant de mon arrivée. Je souris tout seul. 

De nouvelles maisons ont été construites, depuis mon dernier séjour. Parfois à côté des anciennes. Ce détail m’amuse. A mon époque, les gens du camp les brûlaient car elles attiraient les mauvais esprits. Décidément, même ici, à l’heure d’internet et des resaux sociaux, les temps changent ! 

Des chiens de différentes meutes viennent à ma rencontre. Les hostilités entre les différentes cessent. Les chefs et leurs lieutenants viennent la queue entre les jambes, la tête basse, en signe de respect.  

Un filet de fumée s’échappe de la cheminée de la maison de Joe et Dorothée. Etant les plus âgés, c’est par eux que toute visite doit commancer. Procéder autrement serait faire preuve d’un manque de respect totale. Joe est mon oncle adoptif. Les rideaux sont à peine ouverts. Un pick-up flambant neuf est garé devant la porte. Son moteur tourne au ralenti. Sur le plateau des jerricans vides sont entassés les uns à côté des autres.

L’approvisionnement en eau potable et bois de chauffage sont les deux activités principales des gens d’ici.  Il y a deux sources d’approvisionnement. L’une au Nord l’autre au Sud. Selon leurs goûts et leurs croyances, certaines familles vont à l’un ou l’autre. 

Même si les familles sont très proches l’une de l’autre, elles sont souvent en guerre. Pour éviter les mauvais sorts, et autres maléfices, elles évitent de s’approvisionner à la même source en même temps. 

Joe, va toujours au plus court, préférant la source proche est près de notre campement. Le plus souvent il en profite pour venir boire un café avec mon père.

Vue de l’extérieure, la maison de Joe et Dorothée est de plus en plus moderne. Le toit est couvert d’une sorte de toile goudronnée. Une énorme parabole est dans le jardin. Nous sommes bien loin des tentes et des tipis des premières années du camp. 

Au moment où je m’approche, la porte s’ouvre brutalement. Deux grands gaillards emmitouflés dans des combinaisons intégrales de scooter des neiges, sortent de la maison. Je reconnais les visages des cadets de la famille :  Paul et Lorny. 

Ils ont vieilli. Le visage émacié de Lorny trahit le tourment qui le ronge depuis des mois. Après le décès de l’un de leurs bébés, sa femme l’a quitté emmenant avec elle leurs cinq jeunes enfants. Paul quant à lui, est désormais un adulte, marié lui aussi et plusieurs fois papa, Une lueur d’innocence habite toujours la prunelle de ses yeux. Il a toujours été un chouette type, toujours de bonne humeur et généreux. Par son nom donné, en l’honneur de mon père, il a toujours eu une relation particulière avec nous. 

Lorny m’invite à entrer précisant : les parents t’attendent.

Le temps de me déchausser et mes yeux s’habituent à l’obscurité. 

Contrairement à beaucoup d’intérieurs Indiens, souvent dépouillés, la maîtresse de maison, Dorothée, en partie élevée par des religieuses, soigne la décoration. Les murs doublés en planches de Cèdre rouge sont tapissés de photos de famille et de calendriers offerts par l’administration de la réserve de Hobbema et par différentes stations services. De nombreux bibelots trônent sur les commodes. Détail encore plus inhabituel, les étagères d’une bibliothèque croulent de romans de la collection Arlequin. Dorothée est la seule personne du camp à lire. 

Joe et sa femme sont assis l’un en face de l’autre, au fond de la pièce, à la grande table de cuisine. Ici et là, des enfants que je ne reconnais pas jouent en me lançant des regards furtifs. Une des filles aînées de Joe, Om-si-mao, se tient au pieds d’une grande cuisinière à bois de fonte émaillée. Les manches de chemise retroussées, elle pétrit énergiquement de la pâte pour du bannock (pain Indien cuit au four). Une autre, Baby Girl, termine les mocassins d’un enfant. Des pièces d’un costume traditionnel de danse  d’un garçon sont posées soigneusement sur une chaise en face de la vieille machine à coudre Singer. Tout le monde lève la tête en me voyant entrer et chacune des personnes présentes  vient me saluer. 

Dorothée m’invite à m’approcher de la grande table.

Joe a beaucoup maigri et vieilli. Son teint est blême. Il semble ailleurs. On dirait qu’il n’a  même pas remarqué mon arrivée. Le regard dirigé vers la petite fenêtre carrée à sa droite, il contemple avec mélancolie la clairière nue qui s’étend devant sa maison entourée d’une solide clôture de planches bien droites. 

Dorothée m’attribue une chaise à la pointe du menton. 

J’acquiesce.  

Dorothée m’invite à m’approcher de la grande table.

Joe a beaucoup maigri et vieilli. Son teint est blême. Il semble ailleurs. On dirait qu’il n’a  même pas remarqué mon arrivée. Le regard dirigé vers la petite fenêtre carrée à sa droite, il contemple avec mélancolie la clairière nue qui s’étend devant sa maison entourée d’une solide clôture de planches bien droites. 

Dorothée m’attribue une chaise à la pointe du menton. 

Le vieil homme, explique-t-elle aussitôt, a des soucis qui l’empêchent de dormir.

J’acquiesce.  

Ce qui le tracasse par-dessus tout, c’est que les femmes ne s’intéressent plus à lui. Qui voudrait d’un vieux cow-boy usé comme lui ?

Qu’est-ce que tu racontes encore espèce de vieille chouette, bougonne Joe. Les propos moqueurs de son épouse le ramènent à la vie. Je peux te prouver le contraire quand tu veux.

Sa réaction provoque aussitôt un éclat de rire général. Au lieu de se démonter, Joe ajoute en haussant les épaules nonchalamment : « Je suis sûr qu’en France, il y a plein de belles et jeunes femmes, qui m’attendent. Il se tourne vers moi, sort sa pipe de sa poche. Tout en me fixant droit dans les yeux, il la bourre, l’allume, aspirant les premières bouffées avec contentement. Il ajoute : n’est-ce pas, Emmanuel ?  Quand est-ce que tu es arrivé ?

La nuit dernière. 

J’ai entendu passer votre camion vers une heure ou deux heures du matin. Je ne dormais pas, explique-t-il en se redressant dans sa chaise. Comment était la route ? demande-t-il sans détourner les yeux une seconde comme s’il craignait de laisser s’échapper quelque révélation importante. 

Pas trop mauvaise. La côte vers la rivière Brazeau n’est pas trop verglacée. Je suis monté sans difficultés particulières.  J’ai connu bien pire comme montée. Il y a même des fois où nous n’avons même pas pu monter… 

Joe rit en tirant sur sa pipe. Ce passage encaissé à 20 kilomètres du camp est la hantise des gens du camp. Été comme hiver il est toujours délicat à franchir, quand il n’est pas rendu impraticable par des coulées de boue ou de glace. Au camp, chacun a une histoire à raconter concernant ce passage.  

On dirait que le temps change, dis-je lançant une de ces conversations de paysan qui plaisent tant à mon oncle. Une interminable mélopée pleine de redites ou chacun approuve les paroles de l’autre : l’hiver qui n’en finit pas, les chevaux qui manquent de foin, les saisons qui n’en sont plus, les prédictions des anciens qui se vérifient… Malgré la futilité du sujet, Joe parle avec la lenteur mesurée d’un expert, dans un anglais des plus approximatif.

J’aimerais tant finir mes jours dans un pays sans hiver, dit mon oncle en soupirant. Je crois que je vais me prendre un billet pour Hawaii. Sans ma femme. 

Om-ci-mao, sa pâte à pain une fois prête, attise le feu dans la grande cuisinière en fonte. Baby-Girl et une autre des filles de Joe vont et viennent dans la pièce tirant de l’armoire des assiettes, des couverts, une jarre de sirop d’érable, du lait, du pain indien, du sucre, du beurre d’arachide, qu’elles posent sur la table.

Je souhaite que le temps reste froid jusqu’au mariage dans trois jours. Si la température remonte, les véhicules vont raviner la route. Joe marque une légère pose, tire une longue bouffée de sa pipe, les épaules jetées en arrière, les yeux fermés, il savoure l’instant. Exhale la fumée, puis demande : à propos, toi, tu es marié aussi ? 

Oui, il y a longtemps. 

On a jamais vu ta femme ou tes enfants. Pourquoi ? 

J’ai une grande  fille et trois garçon. 

Trois garçons, c’est bien ça ! acquiesce Dorothée d’un hochement de la tête appuyé de sons gutturaux. Mon aîné, Donald vient lui aussi d’avoir un petit garçon après douze filles, précise-t-elle aussitôt non sans une certaine fierté. 

Un guerrier de plus dans la famille surenchérit Joe. Son visage reprend des couleurs. Il était temps, j’en ai marre de toutes ces filles, peste-t-il. Pas moyen d’avoir la paix. Toujours en train de papoter à tord et à travers.  Elles me cassent les oreilles. 

De quoi te plains-tu ? Sur les quinze enfants que je t’ai donné, tu as cinq solides gaillards. Cela sans compter tes nombreux petits-fils. 

En guise de réponse, Joe se contente d’un grognement. D’une voix autoritaire, il exige qu’on nous serve le café et à manger.

Tu vois, cela t’arrange bien d’avoir beaucoup de femmes à la maison, enchaîne froidement Dorothée tout en essuyant  une tache sur la table avec le bas de son tablier de cuisine. Tu n’as qu’à mettre les deux pieds sous la table pour être servi. Tes fils, eux, à quoi te servent-ils ? Ils ne vont jamais à la chasse. Ils dorment jusqu’à midi et jouent toute la nuit. La plupart du temps ce sont mes filles qui tronçonnent, fendent et rentrent le bois. Ce sont-elles qui vont chercher de l’eau, et même nourrir tes chevaux…  et tout cela, en plus de notre travail quotidien. 

Une jeune fille d’une vingtaine d’année nous sert le café. Dorothée me demande si je la reconnais. 

Non, elle ne me dit rien, réponds-je en écarquillant les yeux. 

Ma surprise amuse tout le monde. 

Tu te souviens de Tédam, la fille aînée de Om-ci-mao ?

Oui.

C’est elle. 

Je n’en reviens pas. Je me souviens d’une petite fille boulotte toujours d’une humeur massacrante. J’ai devant moi une adolescente, coquette, mince, au visage resplendissant, respirant la bonne humeur. Ses yeux en amandes, me sont familiers.

Elle est bonne à marier, glousse Om-ce-mao, sa mère, qui revient d’une pièce voisine en poussant de la poussière et un amas de papiers avec son balai. Tédam s’approche, me serre mollement la main, en baissant les yeux pudiquement.

Le vieil homme a l’air très fatigué, lances-je prudemment à l’intention de Dorothée, alors que le corps de guingois, les jambes arquées, les bras ballants, Oncle Joe monte péniblement les escaliers jusqu’à la mezzanine où est installée leur chambre. 

Depuis la mort de son père, il croule sous les responsabilités, me fait-elle remarquer. Il n’était pas préparé à tout cela. Son père avait une trop grande personnalité. Il ne lui laissait pas la moindre initiative. Et puis les temps ont changé. Quand nous avons commencé, en 1968, le camp comptait de nombreux anciens. Toutes décisions étaient discutées lors des conseils tribaux. Ils s’en réunissaient quasiment tous les soirs. Aujourd’hui, il est le seul ancien avec ton père. Les jeunes ne les comprennent pas et ne les écoutent plus comme avant. Au début de ce camp, on avait dit pas de radios, de télévisions, pas trop de voitures. Pas de réseaux sociaux. Aujourd’hui, les jeunes préfèrent aller au supermarché que d’aller à la chasse. Ils passent leurs nuits à jouer aux jeux de hasard à fumer des cigarettes… Nos règlements interdisaient tout cela. Au train où vont les choses, notre camp ne va pas tarder à ressembler à ce qui se passe sur la réserve… Dorothée marque une pause, le temps d’ordonner à un de ses petits-enfants d’aller chercher du bois puis elle ajoute : nos jeunes se marient en dehors des réserves, leurs femmes préfèrent vivre, s’habiller,  se coiffer comme des blanches…. Nos fils se laissent manipuler au lieu d’écouter les anciens…

Je profite d’une pose pour lui faire des compliments sur le nouveau bâtiment communautaire à l’entrée du camp.

Elle acquiesce.

Depuis le temps que je l’attendais ! Elle semble très fière d’elle. Voilà des années que je demande à mes fils et mes petits-fils d’en construire un. Ils n’avaient jamais le temps, Mais grâce à Gary s’est fait. 

Gary ?

Oui, Gary Fitzpatrick de Calgary. 

C’est un blanc ? 

Oui, Gary est le grand patron de la compagnie Amoco. Il admire beaucoup ma famille et notre style de vie. Il nous a fait construire ce Hall par ses ouvriers à l’automne. Jamais des Indiens comme mes fils auraient fait de l’aussi bon travail. 

La remarque ne me choque ni ne la surprend. Mon père m’avait parlé déjà parlé de ce fameux Gary qui représente tout ce que mon père déteste le plus sur terre. 

L’ancien devenait trop petit et le toit commençait à céder, continue Dorothée sans hésiter. J’en suis très contente. Il est bien isolé au moins dans celui-là, on n’a pas froid. On peut organiser des powwow et des repas communautaires quel que soit le temps à longueur d’année. 

Elle me sort aussitôt une pile de photos de famille, d’une ancienne boîte de gâteau, retraçant la construction du fameux bâtiment qui se trouve à l’entrée du village et la fête que sa famille a organisé pour son inauguration. 

Sur de nombreux clichés un même couple de blancs pose, toujours souriant à pleines dents en compagnie de Joe et de sa femme. Je demande de qui il s’agit. 

C’est Gary  et son bras droit. Ils sont venus de Calgary pour  assister à notre fête. Cela. Gary est un homme bien qui aime et respecte notre culture, nos coutumes. . 

Bien sûr ! penses-je en moi-même. Les blancs ont toujours été très doués pour tromper les Indiens. En construisant ce bâtiment, gratuitement, ils achetaient le silence et la complicité des Indiens du camp. Mon père me racontait que certaines personnes du camp étaient même grassement payées pour servir d’intermédiaire entre la communauté et l’entreprise. 

La région regorge de matières premières : pétrole, gaz, schistes bitumineux, bois, anthracite, Un certain nombre de multinationales se partagent le magot et ne l’exploite tant qu’ils peuvent sans se soucier le moins du monde des répercussions éventuelles sur l’environnement. 

La compagnie pétrolière est là à la recherche de gisement de gaz de schiste. Le risque d’accident, elle n’en parle pas.  Dans la région, des émanations de gaz toxiques ont déjà fait des morts. Mais qu’à cela ne tienne, Wayne, le frère de Dorothée et sorcier officiel de la tribu leur a certifié qu’il n’y aurait pas d’accident. Il ne prend pas trop de risque, il n’habite que très rarement au camp, préférant le confort de la réserve. 

J’abandonne provisoirement le sujet sachant qu’il est délicat. Une des raisons des problèmes de mon père viennent en grande partie de ce désaccord avec la plupart des gars du camp sur ce sujet.  Tout le monde au camp sait ce qu’il en pense. La compagnie en premier. Ils seraient même à l’origines de menaces dont mon père a été la cible et qui expliquent ma présence dans la région aujourd’hui…

Une dernière rasade de café et je prends congé. Il me reste à rendre visite à Clara, la sœur de Joe. Elle habite seule avec l’une de ses filles un peu plus haut. Le temps est doux. La neige semble même fondre un peu en plein soleil. Je ne prends même pas la peine de fermer ma veste et d’enfiler mes moufles.

Procrastination quand tu nous tiens

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Oui je sais. Ce n’est pas bien. Il ne faut jamais remettre à demain… Vous connaissez la suite. Moi aussi. Et pourtant, j’ai ce gros défaut. Prenons ce petit billet. Je l’ai commencé il y a trois semaines puis abandonné après avoir regardé sur internet ce que ce défaut traduisait de ma personnalité, avant de le reprendre hier et de le terminer aujourd’hui (au lieu de m’occuper d’un article que je dois rendre !)

IMG_0051Autre exemple : les livres. J’en reçois beaucoup, j’en lis autant que possible. Souvent, ils finissent dans une pile avec la promesse d’y revenir et d’en parler. À force la pile s’agrandit, devient une montagne qui finit par s’écrouler. Je suis pourtant si fier de moi lorsque j’arrive à boucler une critique ou un billet en un seul jet. Mais pour je ne sais quelle raison je finis souvent par mettre de côté ce que je fais en me disant : « laissons reposer j’y reviendrai demain…

Demain… Combien de choses ai-je remises au lendemain depuis que je suis sur cette terre ? Combien de kilos ai-je pris en me disant demain je me mets au sport. Combien de rencontres ou d’occasions ai-je manquées en me disant j’appellerai demain… Et je ne vous parle pas des démarches administratives…

Mais rien n’est jamais vraiment perdu… La preuve : depuis près de trois ans je fais du sport tous les jours (même si, je l’avoue, je m’y mets souvent en fin de journée). Mais surtout car là est l’essentiel, depuis trois ans, je me refuse de rater une occasion de passer du temps avec mes enfants. Non seulement ces derniers grandissent vite et quittent le nid sans crier gare, mais il arrive également qu’ils prennent des décisions aussi mystérieuses que radicales qui vous privent définitivement de leur présence vous laissant seul avec vos regrets…

Pour le reste,  les broutilles quotidiennes,  c’est promis à partir de demain je ferai un effort…

« Je crois que nous avons un problème »

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IMG_1272Depuis le 11 décembre, date anniversaire du lancement de la ligne TGV Mulhouse Dijon, le TGV de 6 H 07 à destination de Paris et celui  de 6 h 17 à destination de Lille, ne forment qu’un seul et même train à départ de Mulhouse et  jusqu’à Dijon où ils se séparent pour prendre des directions différentes…

Pour la SNCF, il s’agit de faire  l’économie d’un machiniste (même si celui-ci est dans le train!)  sur le tronçon commun aux deux TGV…  Une situation qui risque de poser des problèmes puisqu’il  faudra faire attention de monter dans la bonne partie du train.  Ce qui n’est pas toujours évident pour certains usagers…

Ce matin-là, le TGV à destination de Paris  a 15 minutes de retard. « Un soucis de préparation du train en gare de Mulhouse » annonce laconiquement les agents SNCF de la gare de Belfort Montbéliard. Le quai est bondé, des massages ne cessent de répéter que le premier train va à Paris le second à Lille…

17 minutes plus tard je suis dans le TGV, à ma place habituelle. Le TGV va démarrer.  Une petite dame toute sèche, aux yeux tristes s’arrête à mon niveau : « Je crois nous avons un problème, vous êtes à ma place. » La valise qu’elle traîne est à peine plus petite qu’elle.

Je vérifie sur mon téléphone en souriant. A 6 heures du matin, personne n’est à l’abris d’une erreur. Il y a quelques jours, j’avais oublié de réserver ma place. Avec le sourire le moins triomphant possible, je lui confirme que je suis à la bonne place. Je tente un : « êtes-vous sûr d’être dans la bonne rame ? » Une erreur très habituelle.

Elle me colle son billet sous les yeux en tremblant  » Oui monsieur. Voiture 8 place 114. »

« Effectivement madame, c’est la bonne place mais pas le bon train… Votre billet dit Belfort Lille, celui-ci va à Paris. »

Elle ravale sa salive, pâlit et tremble de plus belle en regardant par la fenêtre les usagers encore sur le quai alors que le train démarre. Comment je vais faire ?

Ce n’est pas grave madame ce train, comme le suivant s’arrête à Besançon et Dijon, vous pourrai descendre dans l’une de ces deux gares et reprendre votre train…

 

 

Rencontre avec un petit club de boxe de province

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p1000998La boxe, un sport que j’ai redécouvert tardivement à plus de 50 ans, m’apporte énormément au quotidien. Ce petit film que j’ai réalisé n’a pas d’autre prétention que de rendre hommage au noble art et à ce club franc-comtois créé en 1995 par un entraîneur au grand coeur, Gille Stenegri.


Chaque semaine, le mardi et le jeudi, de 18 heures a 21 heures, la salle de combat et d’arts martiaux de Lure, en Haute-Saône, retentit des cris d’enfants et instructions de Gilles Stenegri,  le coach.

Ce dernier,,  52 cette année a créé ce club en 1995, à Roye, une petite commune proche du site d’aujourd’hui, « à la demande de jeunes de son quartier qui connaissaient son palmarès de boxeur et karatéka. »

Le full Contact, principale discipline enseignée dans ce club associe la boxe anglaise et le Karaté. Un sport qu’il a commencé à pratiquer à l’armée dans les commandos.

Gilles enseigne 7 disciplines du Muay Thai au Kick boxing en passant par le chauss fight et la Self défense. Sa petite sœur, et ancienne élève du club, Sandrine est également monitrice diplômée,  elle enseigne principalement  l’aérokick, une pratique de la boxe « sans contact, mais très physique, précise Gilles.

Le club compte près d’une centaine de licenciés de 6 ans (l’âge légal pour débuter ce sport) à plus de 50 ans.  Chaque année une dizaine d’entre-eux participent à des compétitions régionales et nationales.  De nombreux boxeurs issus de ce club, ont remporté des titres  au plus haut niveau, comme Sabrina Hassene, David Marchandot, Maxime Clerc, Mehdi Nettour et bien d’autres…

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« Je crois que nous avons un problème »

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Dijon. 15 minutes de retard. « Un soucis d’aiguillage » nous annonce laconiquement l’agent de bord. Le quai est bondé. Des passagers qui attendent le train suivant.
Une petite dame toute sèche, aux yeux tristes s’arrête à mon niveau : « je crois nous avons un problème, vous êtes à ma place. »

Je vérifie si je suis bien à la bonne place sur mon téléphone portable. A 6 heures du matin, personne n’est à l’abris d’une erreur. Avec le sourire le plus aimable possible, je lui confirme que je suis à la bonne place. Je tente un : « êtes-vous sûr d’être dans la bonne rame ? »

Elle me tend son billet. Dijon-Lille. « Vous n’êtes pas dans le bon train madame. Celui-ci va à Paris. »

Elle ravale sa salive, tourne la tête, regarde les usagers encore sur le quai.

Elle semble catastrophée. Un monsieur tente de la rassurer « Au moins vous êtes dans la bonne direction. Votre cas aurait été plus embêtant su vous étiez montée dans le train pour Marseille. »

Une dame deux rangées de sièges plus loin : « Moi aussi, je suis dans votre cas. Il suffit d’aller reprendre un train pour Lille à la gare du nord. Si nous faisons route ensemble, nous finirons bien par arriver à destination. »

Mutations morpho-psychologiques

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smile paris manuel de survieL’arrivée sur Paris me fascine.  La plupart des voyageurs croisés dans le train opèrent une sorte  mutation physique et mentale. Difficile de situer l’instant précis où la « bascule » se fait, même si l’œil aguerri décèle un soupçon de stress au moment de descendre du train.

La mutation se confirme dès que l’usager pose les pieds sur le sol de la capitale. Pour une raison qui m’échappe, il presse le pas avec une obsession mécanique : être le premier devant l’escalator, le portique d’entrée du Metro ou du RER, à s’emparer du dernier fauteuil libre…

Deux types d’usagers  : l’endogène et l’exogène, le parisien et le provincial

L’usager endogène, qu’il soit grand, petit, gros, maigre, beau ou moche, homme ou femme, Français ou pas, tente de s’imposer dans toutes les situations. Il joue du coude, pousse, bouscule, soupir, râle, grogne, l’insulte à fleur de lèvre.

L’exogène aspire à la même chose, par mimétisme, certains s’adaptent admirablement à leur nouvel environnement,  mais souvent, trop souvent,  il se trahit par ses hésitations, ses sourires gênés, ses excuses ou ses commentaires tonitruants lorsqu’il évolue en groupe.

Les portiques de la RATP opèrent une sélection  naturelle entre ces deux types d’usagers. L’endogène repère de  très loin le portique en panne, la brèche dans laquelle il peut s’engouffrer et surtout l’usager exogène, son concurrent sur la chaîne alimentaire.  Au dernier moment, ce dernier cherche son ticket, l’endroit où l’insérer et dans quel sens.  Lorsqu’il trouve enfin, il oublie de le retirer pour déclencher l’ouverture. Quand il comprend, sa valise, sa compagne, la grand-mère ou son enfant est coincé dans le tourniquet.

Certains usagers endogènes éprouvent un certain plaisir à lui faire perdre ses moyens en « lui mettant la pression ». Lui faire regretter l’idée d’être venu à Paris. empiéter sur « ses » plates-bandes.

Du blanc pour compenser, du rosé pour déstresser, de la gnôle pour digérer

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salon-agriculture-2010J’aurais dû me méfier. Lorsque de nombreuses places restent vides entre Belfort et Dijon, c’est qu’elles ont été réservées.

Effectivement, à Dijon, elles sont prises d’assaut par une joyeuse et bruyante équipe en route pour le Salon de  l’Agriculture. Des agriculteurs.

De solides gaillards et quelques femmes de différentes générations, investissent l’espace dans la joie et la bonne humeur ponctuant chacun de leurs commentaires d’éclats de rires tonitruants.

Je monte le son de mon baladeur sur lequel j’écoute la Symphonie du Nouveau monde de Dvořák.

  • Alors Jean-Pierre, ou qu’tu crèche ?

Je monte encore le son.

  • Place 16 , répond une grosse voix.

Je suis au maximum.

  • Tu es avec nous, crient en cœur une dizaine de personnes.

A peine installés, dans un brouhaha indescriptible, les uns, les unes et les autres, commencent à déballer du blanc, du rouge, du rosé, du fromage, du pain, du pâté et encore du blanc… qu’ils disposent sur petite caisse  aux couleurs du drapeau national.  Les opinels sortent des poches, le tire-bouchon entre en action.

  • Eh Jean-Pierre,  c’est tout ce que t’as comme rouge ?  (Rires)

  • T’inquiète, j’ai du blanc pour compenser, du rosé pour déstresser et de la gnôle pour digérer.  (Rires)

L’air dans la voiture 5 se charge d’odeurs de charcuteries et fromages. Mon taux de mauvais cholestérol explose.

Je m’enfonce dans mon siège. Le mouvement trahit ma présence.

  • Un p’tit canon, chef ?

Je n’ai pas le temps de répondre. Je me retrouve avec un gobelet de Blanc de Bourgogne dans les mains. On pousse un couteau, du pain et du pâté devant moi.

  • Fait comme chez toi. Pas de chichi avec Jean-Pierre… Tu viens d’où ? Du Doubs, doudou ? (Rires)

  • De Haute-Saône

  • Comme nous… On est d’Auxonne (Rires).

Il  me passe le fromage, et refait le niveau dans mon verre avec du vin jaune.

Les bouteilles tournent. Passent de mains en mains. Reviennent vides. Les conversations partent dans tous les sens. Du poids des chevreuils tués lors de leur dernière battue  aux municipales,  en passant par la terre qui est imbibée d’eau, le labour qui prend du retard, les soucis avec les banques, la Mutualité sociale agricole ou encore les souvenirs lointains.

Les deux plus jeunes participants à cette sortie  annuelle évoquent leur mariage qui approche.

Jean-Pierre demande s’il sera invité…. à la nuit de noce. (Rires gras)

  • Pourquoi pas, répond, sans se démonter, la future mariée prévenant qu’il lui faudra toutefois « assurer ».

Jean-Pierre promet d’être à la hauteur. Il évoque sa femme qui ne s’est jamais plainte. Précisant qu’ils se « connaissent » depuis qu’ils ont 14 ans, qu’il en a 60.

Ici et là des usagers commencent à quitter le wagon, en râlant, notamment lorsque Jean-Pierre se met à chanter à tue-tête, en imitant un chant religieux : «  Je mets mon espoir dans le pinard, je suis sûr de la Cirrhose… »

  • Un peu moins fort c’est possible ?  tente un client que personne n’entend.

Deux jeunes femmes en tailleurs, maquillées comme des bonbons, remontent le couloir. Elles s’arrêtent au niveau du groupe, souriant à pleines dents.

  • Je ne vous demande pas où vous allez. Au Salon, je suppose, demande l’une d’elle.

  • Gagné hurle, Jean-Pierre. Et vous aussi ?

  • Nous y tenons un stand…

  • Lequel ?

  • Le 105. Nous  animons le stand de la MSA…

  • La MSA dou Doubs ? demande Jean-Pierre. (Rires)

  • Effectivement.

  • Et vous allez faire quoi comme animation

  • Des massages…

La température monte. Jean-Pierre et Gérard, le teint écarlate, demandent s’ils peuvent venir sur le stand de la MSA du Doubs alors qu’ils dépendent de celle de Bourgogne…  (Rires)

  • Pas de soucis répondent, en cœur, les deux jeunes filles qui demandent « si elles peuvent goûter la poire…  dont elles ont sentent le parfum en passant ».

  • Mademoiselle est connaisseuse, sourit Jean-Pierre, précisant qu’il passera  se faire masser dans l’après-midi. Prudent, il demande à nouveau le numéro du stand.

Le contrôleur débarque. Entreprend vérifier quelques billets et fait part des plaintes des autres usagers…

  • Des gens qui ne savent pas s’amuser, résume Jean-Pierre, qui invite ce dernier à boire un « canon ».

L’agent de bord décline l’offre poliment.

  • Vous êtes Bourguignon ? lui demande alors Jean-Pierre

  • Non

  • Je me disais bien… Un bourguignon ne refuse jamais un canon.

  • Alors chef, me demande Jean-Pierre, en brandissant une  grosse thermos. Une petite dernière pour la gloire ?

Une fois de plus je n’ai pas le temps de répondre qu’il me sert une rasade généreuse d’eau-de-vie.

  • Goûte-moi cela… Tu m’en donneras des nouvelles. C’est du fait maison.

Le liquide me décape le gosier. J’en pleure. Par la fenêtre j’aperçois Paris.  Je crois que je n’ai jamais été aussi soulagé d’arriver dans cette ville.

La tête qui tourne, je me dirige vers l’avant du train après avoir salué mes hôtes et leur avoir souhaité une bonne journée.  Vers la sortie, je  croise le contrôleur qui me demande d’où viennent « mes amis ».

  • D’Auxonne, comme moi…   je souris bêtement.Je lui précise qu’ils repartent par le train de 20 h 23.

  • Je plains celui ou celle de mes collègues qui sera de service ce soir, dit-il avant de me souhaiter une bonne journée.

Stupeur et ronflements

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225px-SMirC-zzz.svgCe matin, je suis motivé. Au lieu de dormir, je vais terminer la chronique de l’excellent Mapuche, de Caryl Férey. Une toute petite chronique pour un très grand livre que je recommande d’autant plus  chaudement que je suis passé à côté au moment de sa sortie en grand format en 2012  alors que les critiques étaient unanimement positives.

Les conditions pour travailler sont optimales. La plupart des usagers dorment.

Je déplie mon portable, tape mon code (plusieurs fois), le titre du roman, les références… et je réfléchis à la manière d’attaquer mon papier.

La tête de mon voisin, qui dort profondément, bascule en avant. Une position qui déclenche aussitôt des ronflements impressionnants. Petite pression de mon coude sur son avant-bras. Le ronflement persiste. Je tire sur le scratch de sac. Une fois, deux fois, trois. Le bruit réveille ma voisine sur ma gauche. Elle me fusille du regard. La jeune fille sur le siège devant moi se retourne brièvement.

Anti-ronflement. Gratuit et sans ordonnance !

Anti-ronflement. Gratuit et sans ordonnance !

Les ronflements continuent. Mon voisin a des bouchons d’oreille. Jugeant qu’il y a préméditation de sa part, je martyrise les touches de mon portable avant de lui planter mon coude dans le bras en toussant comme un bronchitique chronique.

Il relève la tête. Ouvre un œil.

Je m’excuse… tout en tentant de réfléchir à la suite de mon papier. Les ronflements reprennent alors que sa tête a basculé en arrière.

Il y a des jours où, avec la meilleure des volontés, on arrive à pas grand-chose.

Papy pocket

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20101115_pickpocketsDimanche matin.  La Gare de Lyon est bondée, départs et retours  en vacances de février obligent. Un monsieur très âgé, aux vêtements élimés,  attire mon attention. Il est grand, filiforme et  digne avec sa canne et son chapeau.

Il se déplace avec difficultés, se frayant  un passage à travers la foule particulièrement impressionnante vers les écrans annonçant les arrivées et les départs. A chaque fois qu’il frôle une personne, il s’excuse avec élégance recevant en retour des regards attendris et compréhensifs.

Lorsque mon regard croise le sien, sa main gauche veineuse et parcheminée glisse délicatement  dans la poche d’un monsieur absorbé par la lecture d’un plan de Paris. Surpris, le vieil homme m’adresse un sourire désarmant, hausse les épaules et se fond dans la cohue.

Seul maître à bord après Dieu, le contrôleur

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controleur-SNCFJe devrais le savoir, on ne dit plus « contrôleur », mais « Agent de bord ».  Hypocrisie… Dans la réalité, il est le maître. Le seul à bord. Il décide de votre  sort, de votre confort, de votre avenir.

Je m’emporte ? A peine !  Petit exemple, parmi d’autres  : ce soir-là, le train à destination de Belfort est bondé (et en retard de 25 minutes !).   Pas question d’aller me refugier dans la voiture 4 (où se trouve le bar). Même ces places sont réservées, ce qui est un indicateur infaillible de remplissage.

À peine assis à ma place, je m’aperçois que mon siège est cassé.  Il passe de la position assise à inclinée en permanence. Ce qui est très perturbant d’autant que cela agace beaucoup ma voisine, un vieux coton tige au regard de vipère.

J’interpelle le contrôleur. Je lui explique la situation précisant que je suis un client avec un abonnement forfait. Que je fais des allers et retours quotidiens.

Il me répond que je suis « courageux »  et qu’à son grand regret le train est plein…

Je le remercie.

Il m’explique que ce TGV date des années 80 (les fameux TGV oranges). Que le matériel est vétuste. Que la rénovation d’une voiture coûte un « bras ». Il me donne même un montant précis que je n’entends pas…

Je lui demande s’il serait possible d’aller en première. Que je suis prêt à payer le supplément (j’ai vu qu’il restait des places disponibles).

Il me répond qu’à « son grand regret », étant titulaire, d’un  abonnement forfait, il ne peut me surclasser. Qu’il faudrait racheter un billet.

Comme on dit à la SNCF : À nous de vous faire préférer le train.IP3VISO11040759

PS : Il serait injuste envers les agents de bord(avec lesquels j’entretiens de très bons rapports) de ne pas préciser que la plupart du temps,  ils  font leur possible pour trouver une solution.

Comme me l’a résumé un contrôleur à qui je racontais cette histoire : « je crois que ce soir-là tu es tombé sur un con ».

Cela serait-il la solution en cas de problème  ?