Les jours se suivent et se ressemblent : télétravail, cours aux enfants, cuisine, provisions de bois de chauffage, ménage, sport.. Avec le moins souvent possible, une sortie en zone de guerre, pour aller à la chasse aux victuailles…
Les jours se suivent et se ressemblent : le virus et encore le virus… Ce salopard sans foi ni loi, poursuit sa course meutrière gagnant vitesse et ‘intensité. Il y a quelques jours je ne connaissais personne l’ayant contracté. Ce n’est plus le cas. Il se rapproche. Il mute. Alors pour tenter de s’en préserver et de venir grossir les statististiques on reste à la maison…
Toutefois il faut de temps à autre faire de sorties en « zone de guerre » (selon l’expression de notre président!) pour y « effectuer des achats de première nécessité dans un établissement autorisé » muni de sa nouvelle déclaration.
J’ai fait ma première sortie depuis le début du confinement hier en fin de journée. En parcourant la vingtaine de kilomètres me séparant de la petite ville la plus proche de mon village, je n’avais jamais, de ma vie, croisé ou vu aussi peu de monde.
Sur le parking du supermaché, il n’y a que cinq voitures, toutes garées loin les unes des autres. A l’intérieur, le personnel est masqué et ganté, l’inquiétude est palpable dans leurs yeux et leurs attitudes…
Je n’ai vraiment pas envie de rester ici trop longtemps. Je prends ce dont j’ai besoin et me dirige vers une caisse qui vient de se libérer.
Bonjour, lance la femme derrière son masque.
Bonjour. Pas trop dfficile ?
Si. Je prends sur moi pour venir, dit-elle en scannant mes articles d’un air résigné.
Le plus dur à avaler, c’est l’attitude de certaines personnes, poursuit-elle.
C’est-à dire?
Comme cette dame, précise-t-elle, en désignant une femme accompagnée de deux très jeunes enfants qui déambule tranquillement dans le rayon des cosmétiques.
Une telle inconscience me met hors de moi, dit-elle.
Je vous comprends. Elle fait courrir des risqes incensés à ces petits… Elle a peut-être personne pour les garder.
Il y a toujours des solutions, je vis seule avec mes enfants, j’en trouve tous les jours pour venir travailler. En attendant, c’est surtout à nous, qu’elle fait courir des risques, s’emporte-t-elle. Si vous ne le savez pas encore, les enfants sont parfois porteurs du virus sans être malades. Qu’ils restent chez eux…