Critique de la raison automobile Critique de la raison automobile, de Florent Bussy. Éd. Libre et Solidaire. 160 p., 14,90 €
Professeur agrégé et docteur en philosophie, enseignant à l’université de Rouen, militant écologiste, Florent Bussy propose avec ce petit livre, découpé en une multitude de chapitres thématiques (les femmes au volant, le stationnement, l’accélération, petite phénoménologie du rond-point, l’assurance, le pétrole et la puissance, la publicité pour les voitures, le prix de l’essence, le ralentissement…) une savoureuse réflexion sur l’automobile.
Il ne s’agit pas de donner des leçons de morale: « Je n’ai aucune prétention à être meilleur qu’un autre, écrit-il, j’ai une voiture, je l’utilise pour me rendre au travail, pour faire mes courses, pour mes loisirs. J’ai cependant découvert il y a quelques années que le fait de laisser sa voiture au garage pouvait être une source de joie. »
C’est pour cela que cet ouvrage, selon l’auteur, « se situe bien d’avantage sur le plan de la psychologie et de la connaissance que sur celui de la morale ».
Avec cet essais concis, pertinent et lucide, dans lequel beaucoup d’automobilistes se retrouveront, Florent Bussy entend provoquer une réflexion afin de « penser la voiture au lieu de la subir ». Chapitre après chapitre, il nous rappelle combien son usage est ritualisé, combien elle est pour certains une « excroissance du corps humain » faisant de nous des « hommautos » selon le néologisme créé par Bernard Charbonneau en 1967 (1). « C’est de cette réflexion et du désir qu’elle est susceptible d’engendrer que l’on peut attendre des changements, aussi modestes soient-ils, » ajoute l’auteur.
(1) L’Hommauto, de Bernard Charbonneau, Éd. Denoël coll. « Médiation » (1967, réédité en 2003).