Dimanche. 8 heures du matin. Notre train fond à travers la campagne ensoleillée en direction de Paris. Je suis installé au milieu de la rame à portée de voix du bar où s’active une jeune femme en uniforme. Tout en apprêtant les produits qu’elle propose à la vente, elle discute et rit avec ce qui semble être une vieille connaissance.
Des discussions animées de rires sur les pointes de chaleur de juillet, les vacances trop courtes, la rentrée des enfants, le mari qui travaille trop et Jessie une connaissance commune qu’elles rhabillent l’une après l’autre de la tête aux pieds de toutes sortes de qualificatifs…
Soudain la jeune femme derrière le comptoir prévient d’un sourire entendu sa copine qu’elle doit passer une annonce. Quelques secondes plus tard : « Bonjour, je suis Chloé, votre barista… Je vous attends voiture 4 située au milieu du train, avec tout un assortiment de petits délices à déguster, cookies, croissants que vous accompagnerez selon vos goûts avec du café, du thé ou un chocolat chaud… J’ai du sucré et du salé à vous proposer… Je serai heureuse de vous accueillir. » La voix est délicieuse, chaude, caressante accompagnée d’une agréable odeur de café chaud et de viennoiseries sorties du four…
« Si vous ne souhaitez par faire la queue, vous pouvez réserver en ligne et passer chercher votre commande… », poursuit Chloé avant de raccrocher et de laisser échapper dans un soupir « Fait chier ce boulot. On dirait que les gens n’ont plus de fric. Depuis notre départ j’ai vu trois personnes. Des commandes en ligne. Comme s’ils ne pouvaient pas se déplacer. Ils ont quoi d’autre à faire dans le train ? Faire la queue les occupe, rit-elle, et qui sait ils peuvent faire des rencontres… »