Gare de Dijon. Le train est à quai. Un couples s’étreint avec application parmi des usagers hagards qui tirent sur leurs cigarettes comme s’il s’agissait de la dernière. Les baisers du petit couple sont fougueux. La main de monsieur caresse tendrement le dos de madame. Un message annonce le départ imminent du train.
Attention à la fermeture des portes.
Monsieur monte. Madame reste sur le quai, les bras ballants comme une petite fille boudeuse. Elle le regarde disparaître les yeux luisants.
Il s’assoit, pianote sur la vitre pour lui indiquer sa position. Plaque son visage contre le verre froid et embué, dessine un cœur qu’il embrasse.
– Tu es fou, semble-t-elle lui dire
– On s’appelle ? demande-t-il en mimant le geste du pouce et de l’auriculaire.
– Oui.
– Je t’aime.
– Moi aussi.
Le train démarre doucement. Madame fait mine de le suivre. Monsieur rit. En lui faisant des signes de la main. Son téléphone sonne. Monsieur me jette un regard qui semble dire : excusez-moi et décroche.
– Allo. Oui…Je suis dans le train… Je ne peux pas te parler. J’arrive dans 1 h 30. Oui, tout c’est bien passé… c’était intéressant. Les enfants sont à l’école ? OK. Moi aussi chérie, je t’aime.
Comme on le dit à la SNCF, voyagez, vibrez…