Le train s’approche de la Gare de Lyon. De nombreux passagers attendent déjà dans l’allée centrale. Les visages sont fermés, tendus, impatients. Jour de semaine oblige, la plupart sont des salariés qui se rendent à Paris pour travailler, se former, vendre, acheter…
Une petite fille métisse et sa maman sont assises sur les strapontins près de la sortie avec une grosse valise encombrante.
La petite, porte sac à dos Dora l’exploratrice très usé et un « doudou » à l’effigie du même personnage de série pour enfants. Elle se tord dans tous les sens, danse d’un pied sur l’autre, maltraite une mèche de ses longs cheveux bouclés, porte des regards appuyés aux personnes autour d’eux.
Sentant l’excitation de sa petite monter, sa mère tente de la canaliser en exerçant de petites pressions sur l’avant-bras et en lui chuchotant des mises en gardes.
– Maman? Demande la petite. Maman?
– Oui ?
– Pourquoi les stars sont malheureuses?
– Parce qu’elles ont trop d’argent !
Les passagers échangent des regards amusés. La petite réfléchit.
– C’est bizarre ce que tu me dis, poursuit la petite en prenant un air songeur. Barbie, elle est riche, mais elle n’est jamais malheureuse…
– Arrête de parler tout le temps. Tu nous casse les pieds…
La petite réfléchit à nouveau.
-Maman ?
-Oui pupuce ?
– Ratatouille a dit que la vie était faite de changements. C’est possible de changer de parents?
– Non, pupuce, les parents c’est pour la vie… Ratatouille c’est un film. Maintenant faut que tu te concentre on arrive à Paris. Je voudrais pas te perdre dans le RER.
Comme on dit à la SNCF : le train, du bon temps à petit prix.