Confinés : et pourquoi pas le sud des Etats-Unis avec Pat Conroy

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Petite chronique d’un roman que j’ai lu lors de sa publication en Amérique du Nord en 1986. C’était lors de l’un de ces longs séjours en forêt avec mon paternel (séjours dont j’évoque le souvenir régulièrement)… Un roman qui fait sans aucun doute partie des dix livres que j’ai le plus aimé en quarante ans de lectures…

Le prince des marées, de Pat Conroy. Albin Michel. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Françoise Cartano. 748 p., 24,90 €

Ce roman nous entraîne au coeur du « Deep south » autrement dit le sud « profond » des États-Unis. En Caroline du Sud. C’est là que Tom, Luke et Savannah Wingo sont nés et qu’ils ont grandi. C’est leur histoire que Tom raconte. Sa soeur jumelle, poétesse exilée depuis des années à New York vient une fois de plus de tenter de mettre fin à ses jours. Tom, ancien quaterback et entraîneur de football américain aux chômage, s’adresse à Susan Lowenstein, la thérapeute de Savannah qui essaie de comprendre ce qui pousse la jeune femme à de telles extrémités.

Il évoque sans concession mais avec humour chacun des membres de sa famille, lui compris. Une famille dysfonctionnelle, hantée par de nombreuses blessures, des secrets, et autres trahisons. Il est beaucoup question de son père, pêcheur de crevette, violent obtu, et de sa mère, femme au foyer, belle et mythomane, un couple dont la vie commune fut « une guerre de trente ans ». Il y eut « maints traités et trêve, maintes négociations et maints armistices signés avant que nous fussions en mesure d’évaluer le carnage. »

Ce roman se savoure comme un bon vin : la prose est subtilement lyrique, les dialogues d’une invroyable justesse, le rythme sans temps mort, les portraits des personnages irrésistibles, l’histoire, passionnante. Comme dans ces autres romans, elle est largement inspirée de l’enfance meutrie de cet ‘auteur mort en 2016.

A propos de l’auteur

Né à Atlanta en 1945, Pat Conroy publie son premier roman en 1972, mais c’est Le Grand Santini (Presses de la Renaissance, 1989) qui le fait vraiment connaître au public. Il rencontre un succès international avec Le Prince des Marées, qui sera adapté au cinéma en 1991 par Barbra Streisand, et publie ensuite Beach Music (2007), Saison noire (2009) et Charleston Sud (2011). Il est décédé en 2016. Deux récits autobiographiques, La Mort de Santini (2017) et À quelques milles du reste du monde (2018), ont paru aux éditions Le Nouveau Pont à titre posthume.

« L’un des plus grands cadeaux que vous puissiez recevoir, en tant qu’écrivain, expliquait l’auteur avec l’humoiur qui le caractérisait, c’est de naître dans une famille malheureuse. Je ne pouvais pas mieux tomber. Je n’ai pas bien à aller chercher pour trouver du mélodrame : tout est là. »

En dépit de ses succès littéraires, ce colosse, a passé sa vie a lutter contre l’alcoolisme et la dépression qui le rongeaient, et l’échec de deux mariages. Comme quatre de ses frères et sœurs, il fit une tentative de suicide. 

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