Hypersensibilité aux ondes

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1743172_3_22dd_dans-son-nouvel-avis-sur-les-radiofrequences_9c067bc1a1bbc890b5afbe0f9ad10aa2Mercredi 11 décembre 19 H 30 Voiture 4

Je suis installé tranquillement dans la voiture 4 du train 6707 à destination de Mulhouse ville, je bouquine, j’écris, je dors, la routine quoi!

Un grand type sentant la vanille, en survêtement vert, les bras chargés de livres truffés d’annotations et de post-it fait les cent pas, l’air préoccupé, entre la voiture 5 et le bar de la voiture 4 qui est quasiment vide à l’exception de deux habitués. Il y a de la place partout…

Pourtant sans prévenir, le monsieur se glisse lourdement en face de moi, sans  un regard. Il se met à lire un roman de Laurent Gounelle, « Le philosophe qui n’était pas sage ». Un écrivain spécialiste de la philosophie, de la psychologie et du développement personnel….  à propos duquel un journaliste de Libération a dit qu’il avait « l’itinéraire » professionnel « d’un poulet décapité… »

Je poursuis ma lecture que j’interromps  pour regarder l’heure sur mon portable. J’ai à peine sorti l’outil de ma poche que l’homme m’annonce sans lever les yeux que »  je perd mon temps  car il n’y a pas de réseau. Je le sais, poursuit-il aussitôt,  je suis hypersensible aux ondes, dès qu’il y en a, j’ai des problèmes de mémoire, les oreilles qui sifflent, le nez qui coule, les yeux qui pleurent… »

Il m’annonce qu’il a changé de voiture car il ne supportait plus tous ces gens qui téléphonent ou surfent avec leurs tablettes numériques.  Ne souhaitant pas être tenu pour responsable du déclenchement des effets secondaires mentionnées plus tôt, je range mon téléphone.

Il me parle des contrôleurs dont cette hypersensibilité est en passe de devenir une maladie professionnelle reconnue…

Dernière nous un grand blond empestant la cigarette froide, que je n’avais ni remarqué ni senti jusque-là, se sent obligé de participer à la conversation tout en rassemblant ses affaire pour descendre du train à Dijon… « Je suis de la partie, je passe mes journées avec des téléphones et je peux vous dire que je suis en bonne santé… »

L’homme au survêtement vert lui emboite le pas avec ses livres dans les bras… Soulagé, j’incline mon siège. A peine la tête en arrière, je sombre dans un délicieux sommeille au pays des ondes..

Lorsque je me réveille une vingtaine de minutes plus tard à l’approche de Belfort, je constate que l’homme est en face de moi, entièrement recouvert d’une sorte couverture en aluminium.

Comme la tunique d’un membre du Ku Klux Klan tendance disco.

Cette tunique lui couvre, tête comprise, l’ensemble de son corps jusqu’aux genoux. C’est le bas du survêtement vert qui me permet de savoir qu’il s’agit de lui.

M’a t-il entendu ouvrir les yeux, ou penser. Toujours est-il, qu’il m’annonce qu’entre Besançon et Belfort les ondes sont si agressives qu’il est obligé se se protéger…

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