
Le train file dans le petit matin, fendant la brume. Des gouttelettes argentées perlent, zigzaguent et serpentent sur les vitres.
Le train file dans le petit matin à travers un paysages hérissé d’éoliennes qui veillent sur des champs tracés au cordeau et des terres nues qui attendent paisiblement l’hiver, le ventre offert aux vents et aux pluies d’automne.
Le train file dans le petit matin, indifférent aux bouquets d’arbres jaunissants, aux interminables chemins de cailloux blancs bordés de tapis d’herbes rebelles menant à des villages isolés.
Le train file dans le petit matin, des oiseaux noirs volent et virevoltent au ras du sol sous un écrasant ciel de plomb.
Le train file dans le petit matin, mes paupières s’alourdissent, mon regard se brouille. La nuit a été courte. Mon corps réclame son dû, je m’assoupis bercé par Tubular bells de Mike Oldfields.

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