Deux contrôles valent mieux qu’un

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Le soir, lorsque mon train s’approche de ma destination, je m’arrange pour me placer dans la voiture la plus proche de la gare. Cela me permet de rejoindre au plus vite le parking et d’éviter les inévitables files d’attentes aux bornes de sortie…

Parfois cette voiture est en première classe.  Cela était le cas ce soir-là.

Je venais à peine de passer le sas départageant les classes qu’une voix martiale m’interpelle :

Monsieur ? Vous allez où? Vous cherchez quoi ?

Je me retourne et me retrouve nez à nez avec « Bonjour, je suis Ali votre chef de bord ».

Je le salue en souriant et lui explique que Belfort, ma destination étant annoncée, je m’approchait de la bonne sortie. Je lui demande si cela pose un problème, lorsqu’il me demande sèchement:

Avez-vous déjà été contrôlé?

Oui, par votre collègue, en quittant Paris. J’étais en voiture 18  place 114. Vous êtes passé trois fois à côté de moi. Je vous ai salué. Vous m’avez répondu…

Ces yeux  me scannent de la tête aux pieds…

Vous me prenez pour un fraudeur ?

Non, monsieur… Je vous ai repéré, mais je ne me souviens pas vous avoir contrôlé.

C’est votre collègue, comme je viens de vous le dire, qui était chargé des sièges du fond. Vous n’avez  qu’à le lui demander, n’est-ce pas lui qui est assis à quelques mètres de nous en train de lire un journal ?

Il secoue la tête et poursuit sa route, le dos vouté, son képis rasant le plafond de la voiture… J’arrive devant la porte de sortie de la voiture 12 quelques secondes plus tard lorsque sa voix m’interpelle à nouveau plus déterminée que jamais :

Monsieur, puis-je voir votre titre de transport?

Pas de problème… si cela peut vous rassurer et vous permettre de passer une bonne soirée, alors allons-y…

Je lui tend ma carte d’abonnement. Il la retourne dans tous les sens…

Emmanuel Romer? C’est une carte d’ abonnement ? Un forfait annuel?

Je décide de ne pas répondre. Il tente de la scanner, une fois, deux fois, trois fois… puis abandonne, me la redonne et après avoir m’avoir remercié et souhaité un  bon voyage en portant brièvement  l’index et le majeur joints à la visière de son képis, il  tourne les talons et repart alors que le train entre en gare.

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