Sandrine Collette plus magistrale que jamais

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917auhogonlLes larmes noires sur la terre,
de Sandrine Collette. Éd. Denoël. Coll.
Sueurs Froides. 334 p., 19,90

Moe, le personnage principal du dernier roman (à paraître en février!)  de l’étonnante Sandrine Collette, et première excellente nouvelle de la « rentrée » littéraire 2017, est une jeune fille des Îles. Une « sirène venue du Pacifique » avec un joli sourire, un visage «doré de soleil », des « cils rieurs ». « Elle en a fait espérer du monde, la petite, tout alanguie sur le sable, des heures à contempler la mer, à y glisser son corps sans jamais se lasser,  fascinée par le reflet de l’eau, par les marées invisibles, le galbe des vagues ».

Une vie de rêves et d’espoirs jusqu’à ce qu’elle rencontre Rodolphe, un parisien, et qu’elle décide, sur un coup de tête de le suivre signant le début d’une existence de misère et de servitude. Le prince charmant la traite comme une moins que rien, une esclave, lui impose la présence de sa grand-mère. Une plaie vivante au sens propre comme au figuré, qui l’épie du matin au soir. Quand Rodolphe, sombre dans l’alcool, elle multiplie les petits boulots, sort le soir.

Lorsqu’il commence à la frapper, elle décide de quitter le foyer avec un nourrisson sans nom, silencieux, fruit d’une liaison avec un inconnu. Dans un premier temps, elle habite chez une connaissance. Puis cette dernière se lasse et Moe échoue à la Casse, une ville de miséreux survivant dans des carcasses de voitures.

Une existence coupée du monde extérieur avec d’étranges et impitoyables règles. Pour quitter ce lieu autrement que les pieds devant, il faut rembourser le droit exorbitant d’y être entré… Moe y rencontre cinq femmes qui l’adoptent et la protège. Un premier coup de chance ?

Ce roman qui devrait comme les précédents (Des noeuds d’acier, Un vent de cendre, Six fourmis blanches, Il reste la poussière)  être couronné de nombreux prix, vous scotch sur place.

Bien malin qui peut dire ce que la page suivante vous réserve. Plus le temps passe plus Sandrine Collette maitrise son art. C’est original, noir mais profondément humain. Moe, et son nourrisson silencieux, Ada-La-VIeille, Jaja-La-Guerrière, Marie-Thé-La-Douce, Nini-Peau-De-Chien, La Poule, sont des personnages inoubliables et profondément attachants. Merci Sandrine !

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