J’attends mon train dans le salon Grands Voyageurs de la gare de Lyon. Un espace feutré et luxueux caché au fond d’un couloir parfumé à l’urine et au désinfectant industriel où le gratin des usagers de la SNCF peut se reposer et se divertir en attendant leurs trains.
Le café, l’eau, la presse, le wifi, la télévision (sans le son!) et les toilettes y sont gratuits. Encore faut-il montrer patte blanche avant d’entrer…
Affalé sur l’un des confortables fauteuils, mon sac sur les genoux, les yeux dans l’ombre de la visière de ma casquette, j’observe les gens qui évoluent autour de moi.
La plupart sont des cadres ou des chefs d’entreprises. Ils portent beau, affichant une assurance dans chacun de leurs gestes et leurs attitudes. Une majorité d’ hommes mûr cravatés au ventre plat.
Ma voisine est une femme élancée d’une soixantaine d’années, au teint hâlé, aux cheveux bancs. Elle est élégante, souriante mais un brin pincée. Elle me fait penser à Christine Lagarde, la patronne du FMI.
Elle lit la presse économique jetant régulièrement un œil agacé à l’un ou l’autre de ses deux téléphones.
Après avoir regardé sa montre, elle se lève et se dirige vers les toilettes. Lorsqu’elle revient quelques minutes plus tard, elle prend le temps de rédiger quelques lignes dans le livre d’or du salon. Lorsqu’elle revient à sa place, elle rassemble ses affaires, me salue d’un sourire furtif et disparaît.
Intrigué, je me lève et me dirige l’air de ne pas y toucher, vers ce fameux cahier de doléances.
Elle y a laissé un petit texte au pied de la page. L’écriture est sèche, de caractère, penchant vers la marge extérieure.
L’accueil est sympathique, le personnel souriant. Mais il y avait un homme dans les toilettes. Il a laissé des traces. C’est dommage.
Cordialement
S.
eh ben, merdre alors ! 🙂
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Excellent !
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Chacun sa M..de …!!!
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