Paris, Gare de Lyon, 8 h 45. La foule s’engouffre dans le RER A en jouant du coude et en râlant, les visages sont fermés.
La rame est bondée. Une grosse voix rompt le silence et demande :
A qui est ce caddie?
Tous les regards convergent vers un chariot à provisions, délabré, tenu par des bouts de ficelles et de la bande adhésive.
Foutez-moi ça dehors, crie une quinquagénaire. Si ça doit exploser, ça explosera sur le quai…
Aussitôt dit aussitôt fait, le charriot se retrouve sur le quai avec les encouragements des usagers… Le analyses et les commentaires fusent sur la fusillade de la veille au siège de Charlie Hebdo, les morts, les circonstances, les mesures à prendre d’urgence, la France qui va décidément très mal, l’insécurité….
Quelques minutes plus tard, alors que le RER arrive péniblement à Châtelet, une dame corpulente, d’une trentaine d’année, se déplaçant avec difficultés, demande dans un Français approximatif si quelqu’un a vu son chariot.
Un jour comme aujourd’hui on ne laisse pas ses bagages sans surveillance, commente une dame âgée, cherchant du regard l’approbation des usagers…
Mon portable sonne alors que je quitte la rame. Une alerte de la RATP. « Trafic interrompu sur le RER A, présence d’un colis suspect en Gare de Lyon…
Bonne journée