Qui veut voyager vieux ménage et entretien sa monture…

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cardio2Dans la dernière livraison de TGV magazine, une enquête, sur l’engouement des Français pour les salles de gym, titrée : Le dernier salon où l’on cause, à attiré mon attention. Des lieux où les « urbains » chercheraient chaleur humaine et convivialité.

Mon fils aîné, grand sportif, étant un habitué de ce type de salle, m’a proposé à plusieurs reprises de l’accompagner en insistant sur le côté convivial de l’endroit. Que j’imagine plutôt du genre « transpiration et promiscuité… »

Je lis : « Le divan du psychanalyste, le réfectoire de la maison de retraite sans la partie de rami, le club anglais sans la partie de rami, le café du commerce… les abonnés le savent, les propriétaire ou gérants le disent : la salle de sport est un bistrot comme les autres, un lieu où l’on vient faire du sport… » Je n’ai pas tout compris, mais je poursuis la lecture. « Sans égaler les fréquentations enregistrées depuis toujours dans les pays anglo-saxons, la France connais depuis une dizaine d’années un boom des accrocs du rameur, step, tapis de course et autre vélo elliptique… »

Quelques jours plus tard, curieux par nature, j’ai eu envie d’aller vérifier sur place ce qui se cache dernière les murs de ces endroits tant appréciés par mes compatriotes, où selon l’article, ils se forgent un corps de rêve tout en rencontrant parfois l’âme sœur…

En s’approchant de la salle, perdue au fond d’une zone industrielle, j’ai envie de faire demi-tour en voyant le parking bondé et de prendre les jambes à mon coup.

Mon fils se veut rassurant : « tu verras papa, c’est sympa. Les clients sont des pères et des mères de familles… »

Alors que nous nous dirigeons vers la porte d’entrée nous croisons des gens qui entrent, et sortent un sac de sport en bandoulière, une serviette sur les épaules, une bouteille d’eau dans une main, leurs clés de voiture dans l’autre.   Leurs tenues sont moulantes et fluorescentes. Une musique entraînante et des cris d’encouragements s’échappent de la salle.

C’est par là, me précise mon fils, qui sent mon appréhension monter.

Je le suis. Je suis allé jusque-là cela serait dommage de ne pas aller plus loin.

La porte s’ouvre. La musique devient assourdissante.

Sur une piste, une cinquantaine de femmes de toutes les couleurs et d’âges différents, se trémoussent en transpirant abondamment. La plupart sourient béatement sur un rythme hispano.

C’est le cour de Zumba me dit une voix dynamique et sympathique sur la droite. Je me retourne pour trouver une petite femme qui me regarde en souriant. Elle s’approche de moi, la joue tendue.

Echange de bises.

Alors Manu, on a pris de bonnes résolutions pour la rentrée ?

Je viens voir. Juste voir… C’est mon fils qui m’a entraîné…

Formidable. Eh bien on va te faire visiter la maison.

Je la suis.

En route, elle m’explique qu’elle me connaît, qu’on aurait été au lycée ensemble… Puis elle précise alors que j’essaye de me souvenir : Comme je te disais, ici est le cour de Zumba. Sur le podium c’est Christine, la monitrice…. Salut Christine…

Christine sourit tout en dansant devant un immense poster représentant une plage et un coucher de soleil. Elle me gratifie d’un coucou enthousiaste de la main, que la cinquantaine de danseuses, répètent comme s’il faisait partie de la chorégraphie.

Je souris en retour et salue Christine… Une blonde aux cheveux bouclés qui transpire abondamment.

La visite se poursuit. Une salle dans l’obscurité complète où des dizaines de personnes font du vélo devant un petit écran lumineux, un casque sur la tête…

Plus loin, mon guide ouvre une porte. Trois hommes nus discutent une serviette sur les épaules… Ils nous saluent. La pièce, dont les murs sont couverts de casiers, sent le chlore et l’eau de Javel.

Les vestiaires hommes, précise ma guide qui les salue en retour…

Nous continuons la visite…

Là-bas, c’est quoi ? lui demandais-je en montrant le couloir….

Ah non, Manu, par là, c’est les vestiaires pour les filles…

On visite pas ?

Elle sourit…

Nous passons devant une fontaine d’eau, ou un homme d’une cinquantaine d’années raconte sa vie à une femme de vingt ans sa cadette, sur le mode j’ai fait ci, j’ai fait ça et mes performances s’améliorent de jour en jour… Nous arrivons dans la salle de musculation où quelques types s’acharnent sur toutes sortes de machines. Personne ne fait attention à moi, tant ils semblent obnubilés par leurs corps. Ils fixent tantôt par leurs jambes, tantôt leurs ventres, ou leurs bras comme s’ils attendait de voir la transformation s’opérer d’un coup. Leurs gestes sont lents, précis, ponctués d’une respiration lourde. Un, deux, trois, quaaaatre, ciiiinnnnnq. Le lieu encombré de toutes sortes de machines impressionnantes, sent le cuir, la transpiration et l’huile de chaine à vélo.

Alors Manu, cela te plaît ? me demande ma guide, en claquant une bise à certains des clients. Tu sais que tu as doit à une séance gratuite….

Faut voir. Pourquoi pas…. Dit ma bouche alors que ma conscience me dit prend tes jambes à ton coup cela n’est pas fait pour toi…

 

 

 

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