Le train entre en gare. Les passagers se pressent dans le couloir en direction de la sortie.
Une dame élégante, reste assise, la tête en arrière, la bouche ouverte, immobile.
Une personne l’interpelle :
– Madame, madame.
Pas de réponse.
– Madame, nous sommes arrivés, tente à son tour un monsieur à la voix caverneuse.
Pas de réponse. Il se penche vers elle, appuie avec l’index sur son bras.
Rien.
Il commence à la secouer doucement puis de manière plus insistante.
La bouche se referme. Les yeux s’ouvrent. Le corps se redresse. Elle nous adresse un regard plein de reproches.
Nous sommes arrivé, lui explique-t-on.
Elle balbutie quelques excuses, rassemble ses affaires à la hâte, puis se précipite vers la sortie avant de se fondre dans la foule.