Les vagues t’aident à prendre les bonnes décisions au bon moment

Poster un commentaire Par défaut

vagues-géantes-525x360Un matin entre Dijon et Paris

Alors rien oublié ? demande un beau jeune gosse d’une trentaine d’années à son voisin. Barbe de trois jours, coiffure savamment déstructurées, corps affûté, bronzé sans excès, bermuda hawaïen, tongs griffés, T-shirt californien. Deux smart phones qu’il triture dans tous les sens comme d’autres se rongent les ongles.

Non, répond son acolyte, sans la moindre hésitation. Rasé de près, coiffé, parfumé, habillés et chaussé de marques branchées, chemise blanche sans cravate. Il demande : On arrive a quelle heure à Paris ?

8 heure 30. Ensuite on prend un taxi pour Roissy. Notre vol est en début d’après-midi. Nous avons le temps.

Pendant quelques longues minutes chacun consulte ses mails… Le beau gosse, lance. Tu as vu, on a une nuit gratuite à l’hôtel et une salle de sport en accès libre.

C’est la moindre des choses vu ce que la boite leur laisse pour la semaine.

Effectivement. Lorsque Didier a validé ma propale (proposition commerciale), j’ai constaté que notre mission est plus que rentable pour la boite. Le client ne connaît rien à l’informatique, il veut du clé en main et de l’efficace. Si tous les clients étaient comme celui-ci… ce serait le pied.

Silence. Chacun consulte ses mails et messages…

Tu as eu un message du boss à propos de Ben ? demande le beau gosse.

Oui.

C’est chaud pour lui. Je pense qu’il sera viré de la boite avant qu’on rentre…

Moi aussi.

Trois semaines d’arrêt pour une entorse c’est beaucoup. Je ne vais pas le pleurer, il n’était pas au point. Pas fiable en mission. On a perdu un gros marché avec lui.

Silence.

Beau-gosse. Tu as vu, on aura une caisse a dispo pour nos déplacements sur l’île. J’espère que ce ne sera pas une Dacia… Tu t’imagine ce matin j’ai fait du deux vingt (220km/h) pour être à l’heure. Je me suis pris la tête avec ma copine avant de partir. J’espère que je n’ai pas été flashé. Les flics dorment à cette heure là…

Une chance.

Une chance.

La Guadeloupe c’est comment pour le surf ?

Y paraît qu’il y a de belles vagues sur certaines plages. J’ai une adresse pour louer du matos et le nom d’un autochtone amateur… Après une journée de négo, quelques bonnes vagues y a rien de tel…

Trop peu pour moi.

Tu sais, le surf m’a aidé lorsque j’ai fait mon burn out. Tu devrais essayer, propose Beau Gosse. Les vagues, sont plus efficaces que les cachetons et elles t’aident à prendre les bonnes décisions au bon moment… Dans notre domaine, cela peut aider….

« Eh, toi, tu prends ton pied à écouter aux portes ? »

Poster un commentaire Par défaut

IMG_5482
19 h 10 sur le quai de la gare de Lyon. J’attends que les gens finissent de s’installer à bord du train. Comme les fumeurs et les resquilleurs, je ne monte qu’au tout dernier moment. Cela me permet de choisir ma place en fonction de mon humeur et de mes attentes.

Sur ma droite, de petits cris de joie simulée attirent mon attention. Deux femmes d’une quarantaine d’années se claquent la bise dans le vide.

La première, des rides d’amertume aux commissures des lèvres, des cheveux coupés au carré, auburn, qui lui masquent une partie du visage, un pantalon militaire, aux poches arrachées, une veste en jean élimée sur un chemisier blancs,  tient l’avant-bras de sa copine.

Alors ces vacances ? demande-t-elle avec un enthousiasme surjoué.

Super, répond la seconde, la peau brûlée et constellée de taches. Ces cheveux longs blonds virent au gris. Salopette en jean, veste en cuir, talons hauts.

Je vois. Tu es toute bronzée. Tu as super méga bonne mine, constate la première avec un fort accent parisien.

Et toi, ces vacances ?

Franchement ? Moi ? Tu veux vraiment savoir ? J’ai la rage. Il a plu tout le temps. Pas terrible.

Tu as repris le taf ?

Ce matin.

Super. Moi aussi. Tu connais la dernière ?

Non.

Laura est enceinte.

De Benoît ?

Himself

C’est pas vrais ! Elle est folle ou quoi ? Elle se rend compte de ce qu’elle fait.

Elle a toujours dit qu’elle voulait un morveux pour ses trente-huit balais…

Oui. Ok. Mais pas avec Benoît. Ils passent déjà leur temps à s’engueuler. Un lardon ça va pas arranger les choses.

Ils vont voir que la vie c’est pas Disneyland… C’est chaud. Les mecs sont des égoïstes. C’est pour cela que j’ai fait le choix de profiter de ma « life » seule. D’accord, Benoît, il est beau. Ya rien à dire. Mais le jour où il en aura marre, il partira, comme tous les mecs.

Déjà, il a changé. Tu trouves pas ? Avant ils allaient au cinéma, faisaient du sport ensemble. Tout ça c’est déjà fini…

Je souris en vérifiant l’heure sur l’horloge du quai. Nos regards se croisent alors que je souris encore….

C’est moi qui vous fais rire Monsieur ? J’ai une tête de bouffonne ? me demande la quadra au pantalon militaire en se recoiffant avec les doigts façon si tu me cherche tu me trouve…

Vous parlez de moi ? Je ne sais pas quoi dire. D’autres usagers passent en me regardant comme si je venais d’être pris la main dans un sac…

C’est ça, prend moi pour une cruche. Elle me fusille du regard.

Je ne… Je bafouille.

Allez, pov connard, casse toi, hurle-t-elle. Tu prends ton pied à écouter aux portes ? Les mecs sont vraiment de gros pervers, lâche-t-elle à sa copine en s’éloignant, me gratifiant d’un doigt d’honneur rageur.

Bonnes copines

Poster un commentaire Par défaut

Une jeune et jolie brune remonte l’allée centrale du train en cherchant sa place. Un sac  griffé en bandoulière, une bouteille d’eau minérale dans une main, l’autre délicatement posée sur son ventre.

Deux passagères déjà installées lui font signe.

Bonjour, dit-elle, adoptant un ton exagérément enthousiaste et le sourire qui va avec. Comment allez-vous les filles ? Le monde est petit…

On va bien, répondent-elles en cœur avec le même ton. On monte à Panam pour la journée… Une formation sur le nouveau logiciel de compta…  Et toi ? Mais dis donc on dirait que…

Eh oui!

De combien ?

Quatre mois.

Félicitation. Tu sais si c’est ?

Non.  On préfère ne pas savoir. Bon les filles, je bloque le passage. Cela m’a fait  trop plaisir de vous voir. On s’appel et on prend un pot un de ces jours….

Tchao

Elle poursuit son chemin après dernier sourire,  rejoignant sa place à l’autre bout de la voiture…

Tu as l’œil toi, chuchote l’une des deux filles d’un air entendu.

Je n’ai aucun mérite, tu as vu le ventre qu’elle a ?

C’est dommage, elle avait bien perdu après son régime. Elle avait  même retrouvé la ligne.

Elle a combien d’enfants ?

Deux je crois. Un garçon et une fille.

Un troisième. C’est son patron qui va être content…