Depuis l’époque où je me déplaçais constamment entre Paris et Belfort, ma vie a connu des bouleversements. Des grèves qui ont duré des mois, deux années marquées par une pandémie et ses conséquences, le syndrome des jambes sans repos qui a remis en question mon organisation, le lancement de multiples projets, une séparation, une rencontre, une histoire d’amour et sa fin… La seule constante dans cette existence assez ordinaire a été la fin de mes allers-retours et la généralisation du télétravail. Est-ce que je m’ennuie de mes voyages en train ? Pas vraiment. Je croise moins de monde au quotidien, mais ma vie est globalement plus paisible et régulière.

A quelques jours de franchir le cap symbolique de la soixantaine, j’ai trouvé un certain équilibre, un rythme serein et réconfortant. Je n’ai plus à m’inquiéter des retards de train, des grèves surprises et de la fatigue engendrée par les longues traversées. Parfois, je regrette les paysages qui défilaient derrière la fenêtre du train, les rencontres, mais je suis désormais entouré d’un environnement qui possède son propre charme.

Le télétravail a ouvert de nouvelles perspectives, de nouvelles possibilités, malgré la solitude qu’il peut parfois entraîner. Quant à la pandémie, elle m’a appris à apprécier les petites choses, à chérir chaque instant passé avec mes proches, à prendre soin de moi et de ceux que j’aime.

La fin de mes allers-retours entre Paris et Belfort a marqué la fin d’une époque, mais aussi le début d’une autre. Une époque où je suis plus centré sur moi-même, plus conscient de mes besoins et de mes désirs. Une époque où je suis moins dépendant des circonstances extérieures et où j’ai davantage le contrôle sur ma vie.

Est-ce que tout est parfait ? Non, loin de là. Il y a des jours où le doute s’installe, où la solitude pèse, où le passé semble plus attrayant que le présent. Mais la plupart du temps, je ressens une immense gratitude pour ce que j’ai, pour ce que je suis devenu, pour le chemin parcouru.

Finalement, c’est cela la vie, n’est-ce pas ? Un mélange de joies et de peines, d’espoirs et de déceptions, de rires et de larmes. Et à travers tout cela, il y a toujours la possibilité de grandir, d’apprendre et de se réinventer. Alors oui, ma vie a changé depuis l’époque où je me déplaçais entre Paris et Belfort. Et je ne regrette rien.

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