Idaho Babylone,
de Théo Hakola. Éd. Actes Sud. Coll. Actes noirs.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Yoann Gentric.
364 p., 23 €

Peter Fellenberg, le personnage principal de ce roman est un metteur en scène américain d’une cinquantaine d’années vivant et travaillant à Paris depuis des années (comme l’auteur !).

Il y mène une petite vie tranquille qui pourrait bien être durablement troublée par le coup de fil totalement inattendu de sa  soeur depuis l’ouest des États-Unis.

Alors que Peter est en froid  avec elle et  sa famille depuis des années, elle lui demande de rentrer à Spokane, leur  ville natale pour l’aider à retrouver fille aînée, une adolescente, qui a disparu depuis  quelques jours lors d’un camp de vacances. Toute la famille est inquiète. Personne ne sait ce qui a pu lui arriver.

La jeune fille est-elle tombée sous la coupe des membres de la suprématie blanche de l’Idaho  dont fait partie son petit ami ? A-t-elle été embrigadée par cette sombre congrégation religieuse dont elle semble s’est rapprochée ces derniers temps.

Le responsable de cette église ayant été le meilleur ami d’enfance de Peter, sa famille compte sur pour obtenir des réponses…

Ce roman  sombre et parfois drôle traite  avec intelligence du fondamentalisme, de la radicalisation de la jeunesse  américaine et de son embrigadement moral. L’auteur y explore une Amérique rurale, blanche, bigote, inquiétante. On y croise une multitude de personnages perdus  pétris de contradictions et pour qui le monde s’arrête aux limites de de l’État.

À les voir vivre et à les entendre, on imagine qu’ils font partie de ceux  et celles qui ont largement contribué à l’élection de Donald Trump en Novembre. L’auteur qui réussit toujours à  éviter les clichés et la caricature, nous dresse également ici le  le portrait d’un qui homme qui tente de renouer  avec sa famille et son pays d’origine. Une histoire  intelligente, servie par une plume décalée, vive et efficace.