Comme le disait Prévert, quelle connerie la guerre !

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160111-quelle-connerie-la-guerreQuelle connerie la guerre !
anthologie illustrée d’écrits sur la tolérance,
le pacifisme et la fraternité universelle
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Éd. Omnibus. 284 p., 19,95 €

Cette  remarquable anthologie propose une série de textes de personnalités du monde entier, d’horizons et époques très différentes. Il y est question de tolérance, de combat pour la paix, de fraternité universelle.

L’un des textes les plus anciens est celui de  la religieuse bénédictine Hildegarde de Bingen (1098/1179) Les plus récents sont de 2015, comme celui d’Abdennour Bidar, philosophe et écrivain français auteur de plusieurs essais consacrés à la philosophie des religions, membre de l’observatoire de la laïcité.

Découpé en 5 parties, nous retrouvons dans cette anthologie  des personnalités comme le poète et essayiste Henry David Thoreau (1817/1862),  Tolstoï (1828/1910), André Malraux (1901/1976), le journaliste Jean Daniel co-fondateur du Nouvel Observateur, Georges Brassens (1921/1981), Martin Luther King (1929/1968), mais aussi des anonymes.

Ces textes illustrés de dessins de Plantu, président et fondateur de Cartooning for Peace, sont pour certains attendus d’autres moins : « Certaines réponses apportées dans le présent ouvrage ne satisferont pas le pacifiste, prévient Henri Bartholomeeusen, président du Centre d’Action Laïque à Bruxelles, dans la préface. Celle de Sigmund Freud à Albert Einstein sur l’éventuel moyen d’affranchir les hommes de la menace de guerre ou encore celle de Régis Debray quant à la question de la guerre juste… Elles ont pourtant leur place dans cette anthologie. Car ce qui frappe à la lecture des textes c’est la filiation à la fois historique et conceptuelle, voire épistémologique, qui nous conduit de la fraternité à la tolérance et de la tolérance au pacifisme et à ses limites. »

En ces temps marqués par la multiplication des conflits, des attentats, des déplacements de populations fuyants les guerres, la misère, cette anthologie dont le titre est faut-il le rappeler une citation de Jacques Prévert, est une excellente initiative des éditions Omnibus.

 

 Film présenté hors compétition au Festival de Cannes 2014

12 fous formidables, drôles et tragiques, des quatre coins du monde, des caricaturistes, défendent la démocratie en s’amusant, avec, comme seule arme, un crayon, au risque de leurs vies. Ils sont: français, tunisienne, russe, mexicain, américain, burkinabé, chinois, algériens, ivoirien, vénézuélienne, israélien et palestinien.

 

 

Confidences pour confidences

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IMG_0227Vendredi soir, départ en week-end oblige, le train est complet.  Ma voisine du soir est une jolie jeune femme souriante qui me gratifie d’un « bonjour » enthousiaste lorsque je m’installe. Elle lit Courrier International dont la une demande Et si Daesh avait déjà gagné? Une question brulante un jour où l’islamisme radical a frappé trois fois : en France, en Tunisie et au Koweit faisant respectivement 1, 38 et 27 morts.

Dans le train,  la vie continue. A ma gauche, la voix forte et sans gène d’une femme attire mon attention et celle des autres personnes autour de nous…

C’est un pervers narcissique, un vampire émotionnel, explique une blonde à lunettes à son vis-à-vis bedonnant dont l’arrière du crâne chauve luit au soleil. Avec ses couettes, son nez retroussé et ses grands yeux ronds, le visage de la jeune fille évoque celui d’une gamine. Son attitude et sa tenue, une jupe très courte et chemisier vaporeux, celui d’une jeune femme plus âgée.

Il est toujours négatif, vieux dans sa tête et dans son corps, poursuit-elle à un débit qui donne le vertige. Il est pantouflard, mou… Il vit au jour le jour, c’est une plaie…. Et son rapport avec le fric parlons-en…. Toute nos économies sont parties dans la rénovation de sa baraque, il veut tout faire tout seul, mai il ne sait rien faire correctement… J’aimerais qu’il me propose de partir en vacance, d’aller au restaurant, une petite sortie en amoureux sans Mathilde, mais c’est toujours trop cher à son goût. Le week-end dernier, il m’a invité au Macdo avec la petite. Tu sais quoi ? C’est moi qui ai payé… Il avait oublié sa carte.

L’homme en face, penché en avant acquiesce et ponctue la conversation avec des : C’est pas vrais ? Vrai
ment ? Ah bon ? Oh merde alors… Tu n’as vraiment pas de chance…

Tu ne trouves pas qu’il a beaucoup grossit ces derniers temps? lui demande-t-elle.

Effectivement. Il devrait prendre soin de lui… Comme toi… Tu es magnifique.

Tu ne serais pas entrain de me draguer ? Je suis flattée mais tu sais, tu es comme un frère pour moi et j’aime Michel.

Bonjour, tu t’appelles comment ?

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Vendredi 18 avril. J’entame la partie parisienne de mon périple quotidien. Le RER. Les parisiens étant en vacances, il y a des places assises. J’en profite. A la Station Saint-Michel du RER B, un couple s’installe en face de moi.

Elle est très âgée, cheveux courts, blancs. Il a une quarantaine d’années, il est immense. Sur son crâne dont le dessus est ovale, deux cicatrices impressionnantes. La première va d’une oreille à l’autre, la deuxième de son front à sa nuque. On voit encore les marques des sutures. Nos regards se croisent. Gêné, j’ouvre mon sac et je fais semblant d’y chercher quelque chose. Il me fixe.

Bonjour, me dit-il d’une voix profonde.

Bonjour.

Tu t’appelles comment ?

Emmanuel…

Emmanuel comment ?

Romer

Enchanté Emmanuel Romer. Moi c’est Alain. Qu’est-ce que tu as mangé ce matin ?

Une tartine de confiture et un yaourt, j’allais ajouter un fruit pour la forme mais il poursuit :

De la confiture de quoi ?

De fraise.

Le yaourt, quel parfum ?

Vanille… Je réponds au hasard en regardant la petite dame prendre tendrement  Alain par la main en lui disant :

« Arrête d’embêter le monsieur, on descend ici. On va être en retard. »