Lundi 18 août. Dijon. 7 h.
Allez, allez, allez… On monte, on monte, on monte… Une voix tonitruante me réveille en sursaut. Une quinzaine d’adolescents et adolescentes, s’engouffrent dans le train en papotant, chargés comme des mules.
On ouvre les oreilles, poursuit la voix qui se rapproche. 40, 41, 42, 43, 44… « On cherche sa place, on s’assoit et on bouge plus… Je répète : 40, 41, 42, 43, 44…. Antoine, on se tire les doigts du C. U. L. et on ne bloque pas le passage. Allez, go, go, go… »
Sur le quai, des agents de la SNCF assistent à l’embarquement, la bouche ouverte, le talkie-walkie à la main…
L’agent de bord annonce la fermeture des portes et le départ du train.
Les enfants, d’une quinzaine d’années, partent en Ecosse, en colonie.
L’animateur, un blondinet aux cheveux ras, vêtu d’un vieux survêtement vert délavé, s’agite. Après avoir fait l’appel, un aller et retour aux toilettes, il rejoint sa place. A peine assis, le front épongé, il s’endort. Sa tête bascule en arrière, sa bouche s’ouvre.
Un des ados l’imite, les autres s’animent, mangent, rient, chahutent.
Assises côte à côte, u,e petite brune à lunettes demande à sa voisine blonde :
Y te rappelle pas l’animateur de l’année dernière ?
Gollum ?
Oui, celui qui passait son temps à rouler des galoches à sa collègue…
C’est vrais qu’il lui ressemble. En moins moche et plus excité.
Faudrait vraiment qu’il se calme. Il commence à me prendre la tête grave.